Il était une fois le 4 janvier 1959… De la révolte populaire à l’indépendance!

Le 4 janvier 1959, lorsque la commémore ses martyrs de l’indépendance.

Chaque 4 janvier de l’année, la République démocratique du Congo(RDC) honore les martyrs des émeutes qui se sont déroulées à Kinshasa, jadis Léopoldville, capitale du Congo Belge. Rétro sur cette manifestation tragique ayant servi de déclic pour accélérer le processus du pays vers l’indépendance du 30 juin 1960.

Le parti politique, l’Alliance des Bakongo (Abako) dirigé par Joseph Kasa-Vubu, programme un meeting à la place YMCA à Kalamu, une des communes de Léopoldville. Il s’agissait de donner sa lecture des résolutions de la conférence d’Accra, à laquelle ont pris part les délégués de l’Abako, et ceux du MNC de Patrice Lumumba. Comme ce dernier avait déjà donné sa version, le dimanche passé, Kasa-Vubu, poussé par ses partisans, devait aussi donner celle de son parti.

Le meeting finalement autorisé après une tentative de report, le bourgmestre de la ville, Jean Tordeur, insiste alors pour que la foule ne déborde pas jusqu’à l’avenue Prince Baudouin (actuelle avenue Kasa-Vubu), sinon les dirigeants de l’Abako seraient poursuivis pour atteinte a l’ordre public. Hélas, le jour de la manifestation, YMCA refuse du monde que Kasa-Vubu, de son domicile, aperçoit sur l’asphalte.Vite, il viendra juste pour annoncer le report du meeting! Chauffée à blanc, la foule croit à une annulation décidée par l’autorité coloniale, et ne veut pas quitter les lieux. Entretemps, les supporters de V.Club, déjà irrités par la défaite de leur équipe face à Mikado, viennent aux nouvelles… Et la tension va monter d’un cran! Du coup, l’altercation entre un Congolais et un automobiliste belge va mettre le feu au poudre… Et les pillages des symboles de l’État et des commerces, … sont déclenchés aux cris de « lipanda (indépendance en lingala)! ».

Les manifestants se dirigent vers Kalina . . . !

La mise à sac populaire des magasins des Portugais s’étend jusqu’au quartier dénommé Foncobel (Fonds colonial belge), l’actuel quartier Kimbangu. Les manifestants se dirigent aussi vers Kalina (l’actuel Gombe), le prestigieux quartier des Blancs. Chemin faisant ils pillent tout sur leur passage… Un dépôt des boissons vers Dima, la librairie de la paroisse St-Pierre, mais ils sont dissuadés par l’intervention des trois abbés, Malula, Moke et Etsou! La horde des pilleurs n’atteindra pas Kalina, car la Force publique venue de l’actuel camp Lufungula, se déploiera pour placer un verrou à Rwakadingi, et un autre au croisement Joséphine Charlotte (24 novembre) et Itaga!

Le bilan de ces émeutes de trois jours est de 49 morts, selon le gouvernement colonial, des centaines de morts pour l’Abako. Les principaux leaders de ce parti sont alors arrêtés. Mais, instruit par cette révolte populaire, Bruxelles se résout à examiner, dans le meilleur délai, les voies et moyens d’accélérer le processus de décolonisation du Congo-Belge, devant déboucher sur l’indépendance de ce pays, le 30 juin 1960.

À en croire l’historien Isidore Ndaywel è Nziem, le sens de cet événement est que le mot « indépendance » a été prononcé par la plus haute autorité du pouvoir colonial, le roi des Belges. Cet événement devait alors être préparé d’une manière officielle. Pour le père Léon de Saint Moulin d’heureuse mémoire, la date du 4 janvier 1959 est importante car elle a un lien avec l’indépendance de la RDC, et elle mérite d’être célébrée.

L’historien Gervais Chirhalwirwa a également expliqué dans une radio locale que la journée du 4 janvier 1959 traduisait l’expression d’un peuple qui voulait son indépendance: « Le peuple en avait assez de la marginalisation et d’autres violations des droits humains ». Il l’a également invité à valoriser cette journée en travaillant pour la paix du pays.#

Moiseglodie M./La Rédaction /mm2

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