Nigéria: un cycle de violences policières suscite colère et indignation au pays et à l’étranger!
Depuis quelques jours, le Nigéria, la première puissance économique d’Afrique, est en ébullition. Plusieurs manifestations se déroulent à travers le pays pour condamner les violences policières, avec un impact mondial sans précédent!
Tout est vite parti de la diffusion sur internet d’une vidéo, le 3 octobre dernier, montrant des agents de la SARS, une unité spéciale de la police, en train d’exécuter un homme dans l’État du Delta (au sud du Nigeria). Via un Hastag #EndSARS, cette image a fait le tour du monde, et a conduit plusieurs groupes de personnes à dire non à ces pratiques. Ce mardi 20 octobre, une dizaine d’autres personnes ont été également tuées, et au moins 25 personnes grièvement blessées depuis le début de ces revendications.
Fondée en 1992, la SARS lutte contre les vols à main armée et d’autres crimes graves. Mais depuis qu’elle a été créée, cette unité est accusée d’être impliquée dans des violations systématiques des droits humains, comme par exemple, les actes de torture, les détentions illégales et tant d’autres pratiques inhumains, dénoncent Human Rights Watch et Amnesty International.
Ainsi, le 11 octobre, le président nigérian, Muhammadu Buhari, avait annoncé la dissolution avec «effet immédiat» de la SARS, croyant ainsi baisser la tension populaire à travers le pays. Au contraire, les protestations ont redoublé d’intensité avec l’implication des hordes de voyous sur fond de nouvelles violences policières: manifestants blessés, voire carrément tués par balles!
Selon des informations recoupées, les manifestants veulent voir le gouvernement prendre les cinq mesures suivantes: la libération de toutes les personnes interpellées, la justice pour toutes les victimes de violences policières et des compensations pour leurs familles respectives, la mise en place d’une commission indépendante d’enquête sur les possibles abus policiers, la réaffectation des officiers du SARS démis de leurs fonctions, et enfin une hausse des salaires des policiers.
Can’t sleep … I’m sure y’all can’t too sigh 💔🇳🇬
— Davido (@davido) October 22, 2020
This is the toughest night of our lives as forces beyond our direct control have moved to make dark notes in our history, but we will face it and come out stronger.
I've just concluded visits to hospitals with victims of this unfortunate shooting incident at Lekki . pic.twitter.com/r5idAn9Pxw
— Babajide Sanwo-Olu (@jidesanwoolu) October 21, 2020
Stars internationales de la chanson et du ballon rond derrière les manifestants
Premier producteur du pétrole en Afrique, ce pays est en perte de vitesse dans son économie et on y trouve le taux de chômage élevé dans sa jeunesse. Cette situation s’est encore aggravée avec la pandémie à coronavirus. Toujours sur les réseaux sociaux où tous les évènements ont commencé, une dizaine de femmes de ce pays soutiennent ces manifestations, et déjà un montant de 200 000 dollars ont été récoltés.
Cette somme a permis de payer les factures des personnes blessées, pour fournir de la nourriture, de l’eau et des masques de protection face à la Covid-19.
Plusieurs stars de la chanson et du ballon rond ne sont pas en reste: les Afro-américains Kanye West et Rihanna, les Nigérians Wizkid, Runtown, Falz, … Davido va jusqu’à exiger démission de Muhammadu Buhari! Le champion du monde français Kylian Mbappé écrit sur son compte Twitter: « C’est triste de voir ce qui se passe au Nigeria, et je suis avec eux!» Lors de la célébration de son but contre l’Atalanta Bergame, l’attaquant nigérian de Naples, Victor Osimhen, a mis en avant un T-shirt appelant à la «fin de la brutalité au Nigéria!»
Le candidat à la prochaine présidentielle aux États-Unis, Joe Biden, a appelé Buhari à mettre fin à ce cycle de violences dont sa police se rend coupable depuis quelques temps.
M’gm