En Guinée-Bissau, la transition militaire dévoile son gouvernement

Horta N’Tam présente son nouveau gouvernement à 28 ministres. © AFP

 

Un nouveau gouvernement a été formé à Bissau, mais les doutes persistent autour du putsch, qualifié de “factice” par l’ex-président nigérian Goodluck Jonathan.

La junte au pouvoir en Guinée-Bissau a dévoilé samedi 29 novembre un nouveau gouvernement composé de 28 membres, majoritairement des civils.

Cinq officiers y figurent également, dont le général de brigade Mamasaliu Embaló, nommé ministre de l’Intérieur, et le général Stive Lassana Manssaly, désormais en charge de la Défense nationale. Quatre femmes font aussi leur entrée au sein de l’équipe gouvernementale.

Le chef de la junte, Horta N’Tam, devenu président d’une transition d’un an, avait déjà désigné Ilidio Vieira Té comme Premier ministre et ministre des Finances. Il a appelé le nouveau cabinet à s’engager résolument dans la lutte contre la corruption et le trafic de drogue.

Sanctions régionales : une transition sous tension

La prise de pouvoir par les militaires a suscité de vives condamnations, notamment de la part du secrétaire général de l’ONU, António Guterres, qui a dénoncé une « violation des principes démocratiques ». En réaction, la Cedeao a suspendu la Guinée-Bissau de « l’ensemble de ses instances décisionnelles », une mesure également adoptée par l’Union africaine.

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Le président du Conseil des Sages et ancien chef d’État du Nigéria, Goodluck Jonathan a réitéré, samedi, sa position selon laquelle le coup d’État serait « factice ». Observateur des scrutins du 23 novembre, il accuse l’ex-président Embaló d’avoir orchestré la situation, dénonçant la lassitude face aux crises récurrentes en Afrique.

Pour rappel, l’ex-président Umaro Sissoco Embaló a atterri au Congo-Brazzaville dans la nuit de vendredi à samedi, après un court séjour au Sénégal. Il y est avec une douzaine de personnes, dont des membres de sa famille et ses proches collaborateurs, dans un hôtel de luxe.

Alors que la junte avance dans la mise en place de son gouvernement, Embaló reste (encore) sous les projecteurs en Afrique centrale.

Glodie Mungaba / MM2

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