Bintou Keita quitte la Monusco avant l’heure, une page se tourne !

«Fin de mission pour Binta Keita, la cheffe de la Monusco»

 

 

 

La cheffe de la Mission de l’Organisation des Nations unies pour la stabilisation (Monusco) en République Démocratique du Congo a quitté Kinshasa dimanche, mettant fin à près de cinq ans de mandat au cœur de l’une des crises sécuritaires les plus graves de la RDC. Si l’ONU parle d’un départ « personnel », son départ anticipé alimente déjà rumeurs et spéculations.

 

Bintou Keita a mis un terme à son mandat dans la capitale kinoise, abrégée de trois mois sa mission initialement prévue jusqu’en février 2026.

La Monusco assure qu’il s’agit d’une « décision personnelle », mais les spéculations vont bon train. Certains évoquent des enquêtes internes à l’ONU, mais la porte-parole Ndeye Khady Lo a fermement démenti à RFI : « Rien ne viserait la cheffe de mission. »

 

Après Goma et l’AFC/M23, la Monusco dit au revoir à sa cheffe

 

Arrivée à Paris ce lundi, Bintou Keita semble s’acheminer vers la retraite, après avoir été l’une des cheffes de mission les plus longtemps en poste en RDC. Son départ n’est toutefois pas totalement une surprise. Elle devait initialement quitter la mission en février, mais avait été reconduite par le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, à la suite de la chute de Goma et de la montée de l’AFC/M23 dans l’Est du pays.

 

 

Les Casques bleus lors de leurs missions dans l’Est de la RDC.

 

La Monusco face aux défis de l’Est de la RDC

 

Pendant son mandat, la Monusco a dû affronter l’avancée de l’AFC/M23 et les accusations récurrentes envers le Rwanda, tout en se retirant progressivement du Kasaï, du Tanganyika et du Sud-Kivu. Aujourd’hui, sa présence se limite au Nord-Kivu et en Ituri, zones toujours fragilisées par le conflit.

À court terme, Bruno Lemarquis prendra la direction de la mission du 1er au 28 décembre, avant que Vivian van de Perre ne prenne le relais. Pour le long terme, les noms de deux anciens diplomates américains circulent : David Gressly, ex-numéro deux de la Monusco, et James Swan, actuellement en Somalie et ancien ambassadeur en RDC. La décision finale reviendra à António Guterres, secrétaire général des Nations unies. 

Après presque cinq années passées au cœur des crises congolaises, Bintou Keita laisse derrière elle une Monusco plus réduite, mais toujours sur le front, et un pays en quête de stabilité où chaque départ laisse une empreinte difficile à combler.

Merveille Mbela / GM / MM2

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