Marche de la diaspora congolaise d’Europe pour réclamer la paix dans l’Est de la RDC
Malgré une pluie battante, ces manifestants, venus de Belgique, de France, Luxembourg et des Pays-Bas, ont marché vers le Parlement européen.
Près de 300 membres de la diaspora congolaise ont marché, samedi 1er novembre 2025, de la Place du Trône à la Place du Luxembourg à Bruxelles, capitale du royaume de Belgique. Leur objectif était double : dénoncer l’agression rwandaise et exiger le retour de la paix dans l’Est de la République Démocratique du Congo. Pour ces Congolais de la diaspora, braver les intempéries a été un acte symbolique, une preuve de leur engagement indéfectible pour leur patrie meurtrie.
Sous un ciel gris et une pluie fine, un cortège déterminé de près de 300 manifestants, venus de Belgique, de France, du Luxembourg et des Pays-Bas, s’est élancé de la Place du Trône, un lieu symbolique qui jouxte la Place Lumumba. Leurs pas ont résonné sur le pavé bruxellois, direction la Place Luxembourg — le cœur du pouvoir européen, le Parlement.
Les visages ont été graves, les voix fermes. « Le Congo n’est pas à vendre », « Libérez le Congo », « Kagame assassin » : les slogans, scandés en chœur, ont percé le bruit de la ville et la bruine, portant un message d’urgence vers les institutions internationales.
Les organisateurs de cette marche pacifique ont aussi indiqué vouloir honorer la mémoire des millions de Congolais morts dans les conflits qui ravagent l’Est de la RDC depuis des décennies. Ils ont appelé la communauté internationale à prendre des sanctions sévères contre les autorités rwandaises, qu’ils tiennent pour responsables de l’instabilité dans la région.
« Aujourd’hui, le 1er novembre, un jour symbolique. Nous avons choisi, nous la diaspora de la Belgique, d’honorer nos 10 millions de morts. Nous avons organisé une marche de la Place Trône à la Place Luxembourg et sous la pluie. Alors, j’ai bien aimé dire à nos frères que vous n’êtes pas seuls. Nous sommes de cœur avec vous», a déclaré Docteur Audrey Mundine Kabeya, coordinatrice de la marche pacifique.

Une crise humanitaire d’une ampleur considérable
Pour de nombreux autres manifestants, la persistance du conflit a entravé tout développement et a perpétué une crise humanitaire d’une ampleur considérable. Leur présence sous la pluie a été l’expression ultime de leur lassitude face à l’inaction perçue des grandes puissances.
« Nous demandons les sanctions contre le M23, soutenu par le Rwanda, qui sont vraiment là pour nuire au développement de notre pays. C’est ainsi que nous avons bravé la pluie pour dire que nous en avons vraiment assez », a dit Israël Lodi, l’un des participants à la marche, d’un ton ferme.

Des actes concrets de la part de la communauté internationale
Parmi les manifestants, la colère et l’exaspération ont été palpables. Ils ont estimé que la situation dans l’Est de la RDC, minée par l’activité des groupes armés comme le M23, soutenus par Kigali, ne peut plus durer. Ils ont réclamé des actes concrets de la part de la communauté internationale.
« Nous marchons parce que le peuple congolais souffre. Cela dure depuis 30 ans que nous souffrons, que le peuple congolais meurt, que le peuple congolais est dans des problèmes. Le sang coule, mais personne ne parle», a expliqué Melissa Zalo, également coordinatrice de la marche.
Et d’insister : «Nous marchons, pourquoi ? Parce qu’il y a eu des sanctions. La communauté internationale a pris des sanctions, mais jusque-là, les sanctions ne sont pas encore mises en pratique. Nous voulons que toutes ces sanctions soient mises en pratique».

Face à l’urgence de la situation, les organisateurs espèrent que cette mobilisation, bien qu’elle se soit déroulée à des milliers de kilomètres de la RDC, fasse bouger les lignes et pèse dans les décisions politiques qui concernent l’avenir de l’Est de leur pays, dont plusieurs villes et localités sont actuellement sous occupation des forces rwandaises.
Glodie Mungaba / MM2 / Patrick Mpezo
