Est: MSF alerte sur la montée des violences sexuelles

Une femme effectuant des tâches ménagères dans un camp de personnes déplacées, dans l'est de la RDC / © UNFPA DR Congo.
La crise des violences sexuelles à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) reste très aiguë, dans un contexte d’occupation de certaines villes. La prise en charge des victimes demeure insuffisante face à un rythme alarmant des agressions sexuelles.
Selon l’organisation non gouvernementale « Médecins sans frontières » (MSF), des chiffres font froid au dos. Entre janvier et avril 2025, environ 7400 personnes ont été prises en charge à Goma et plus de 2400 à Saké, situé à une vingtaine de kilomètres de la ville.
« Le contexte dans cette région a changé, mais pas la problématique de violences sexuelles, dont les femmes sont majoritairement les premières victimes », a expliqué à la presse, François Calas, responsable des programmes MSF au Nord-Kivu.
À l’en croire, l’insécurité dans ces zones occupées continue de favoriser les violences sexuelles. Les cas d’agressions documentés sont généralement perpétrés sous la menace d’une arme. Probablement par des occupants non identifiés ou encore les éléments des groupes armés qui y sévissent.
La peur de répression et stigmatisation
Au Sud-Kivu, c’est le même son de cloche. Dans les territoires de Kalehe et Uvira, près de 700 survivantes ont été prises en charge depuis l’occupation de la ville de Bukavu par les terroristes de l’AFC-M23 soutenues par le Rwanda.
Les agressions sexuelles se produisent souvent lors des déplacements, en route ou dans les champs.
MSF souligne que les chiffres recensés ne représentent pas la réalité de la situation sur le terrain. D’après Luders Leriche, coordinateur médical au Sud-Kivu, de nombreuses victimes sont confrontées à la peur de répression et de la stigmatisation. Ces deux facteurs les empêchent de se faire prendre en charge.
Ainsi, l’on doit noter que face à cette situation permanente de violences sexuelles, MSF appelle à une mobilisation urgente.
« En dépit des défis actuels, il est impératif de ne pas abandonner ces femmes et ces enfants. Leur prise en charge doit être une priorité absolue », a insisté François Calas.
Notons que dans les deux provinces, MSF propose une approche de prise en charge holistique, incluant traitements préventifs contre les infections sexuellement transmissibles, contraception d’urgence, vaccination, soins psychologiques, avortements sécurisés et hospitalisation pour les cas les plus graves.
Arnaud Kabeya