"Reconnaissance internationale du génocide congolais : une Table ronde historique à Kinshasa"

La République démocratique du Congo (RDC) accueille une Table ronde historique sur la reconnaissance internationale du génocide congolais, organisée par la Commission interinstitutionnelle d’aide aux victimes et d’appui aux victimes (CIA-VAR) et le Fonds National de Réparation de Victimes de Violences sexuelles liées aux conflits et autres crimes contre la paix et la sécurité de l’humanité (FONAREV).

Par : Glodie Mungaba / Rédaction MM2

Cet événement, qui se déroule du 31 mars au 3 avril à Kinshasa, est placé sous le signe de l’unité nationale.

Le thème de cette Table ronde, « Engageons-nous à l’appropriation du Génocost (ndlr. génocide pour des gains économiques) et à la reconnaissance internationale du génocide congolais, pour la promotion de la culture de paix », réunit des cadres et personnalités emblématiques pour une réflexion commune sur les atrocités perpétrées en RDC.

Commission d’experts et silence de la communauté internationale

Lors de l’ouverture officielle, le chef de l’État, Félix Tshisekedi, a annoncé la création d’une commission d’experts chargée d’évaluer les préjudices subis et les pertes humaines liées au génocide. Il a également condamné fermement les crimes commis en RDC, notamment par le Rwanda, affirmant que « la vérité commence enfin à émerger après des décennies de silence international. »

Pour sa part, la ministre des Droits humains, Chantal Chambu Mwavita, a dénoncé le silence de la communauté internationale face aux massacres à l’Est de la RDC, qualifiant « ces actes de génocide orchestré par le Rwanda et ses alliés ». Elle a souligné « la spoliation méthodique des richesses congolaises. »

Pour conclure, Patrick Fata, Directeur général de Fonarev, a insisté sur l’importance de poser les bases d’une reconnaissance nationale et internationale, tout en promouvant « une culture de paix fondée sur la justice et la vérité.»

Des millions de morts

Ce génocide, qui a coûté la vie à 10 millions de personnes, déplacé 6 millions d’individus, et laissé 27 millions de Congolais dans une situation critique, reste une plaie ouverte dans l’histoire de la RDC. Avec plus de 200 fosses communes découvertes dans le grand Kivu, cette Table Ronde marque un tournant dans la quête de justice et de reconnaissance.