Ayoko Mensah : « C’était important de mettre en avant les créations féminines ».
L’Afropolitain Festival était de retour dans la capitale Bruxelloise. Une plateforme de visibilité et de rencontres autour de la scène artistique afropolitaine d’Europe, plus particulièrement de Belgique et d’Afrique. Sous le thème « Women Power », la 5ème édition a célébré, du 26 au 29 mai à Bozar, le pouvoir créatif des femmes artistes africaines et des artistes d’origine africaine. Retour sur le festival avec Ayoko Mensah.
Qui est Ayoko Mensah?
Programmatrice artistique au Palais des Beaux-Arts de Bruxelles et experte culturelle, Ayoko Mensah est franco-togolaise. Elle a longtemps été journaliste culturelle spécialisée dans les scènes artistiques de l’Afrique et de ses diasporas. Aujourd’hui, elle co-programme et coordonne le programme Afropolitan à Bozar dont le festival est le point d’orgue.
Qu’aviez – vous prévu pour cette édition Afropolitan ?
Tout d’abord, cette édition a été centrée sur la création féminine. La création des femmes artistes africaines et afro-descendantes particulièrement vivantes en Belgique. Cette scène a été vraiment très dynamique et très intéressante. Mais aussi de plus en plus reconnue. Ça nous semblait important de mettre en avant cette créativité et sa diversité. Car c’est une évolution à la fois culturelle et sociale positive.
Des évènements que vous n’avez pas rater ?
Pour moi, tous les évènements étaient importants. Mais je n’ai pas voulu rater l’intervention de la romancière française d’origine sénégalaise Fatou Diome, un excellent exemple de l’émancipation féminine. La master-class sur le thème Femmes et Rumba congolaise animée par Monique Mbeka Phoba sera présentée pour la première fois au Bozar. Le concert exceptionnel d’Asa, une grande chanteuse nigériane viendra aussi présenter son nouvel album. D’autres évènements ont également été prévus ; tels que les workshops et performances par l’influenceuse et danseuse – chorégraphe belge d’origine congolaise, Jeny BSG. Pour le public néerlandophone, la soirée du samedi a accueilli la stand uppeuse et comédienne Soe Nsuki ainsi que des jeunes slameurs et slameuses néerlandophones talentueux et réunis dans le projet Next Outspoken Generation.
La création artistique féminine est de fois moins visible que celle des hommes.
En tant qu’experte culturelle , pourquoi c’est important pour vous d’organiser ce festival ?
C’était important car cela a permis de donner une belle visibilité et de valoriser ses créations féminines dans l’une des prestigieuses institutions comme Bozar. Ce festival a aussi permis à des publics différents de connaître et découvrir ses artistes très talentueuses.
Comment avez- vous fait les choix des participantes ?
La construction de la programmation artistique du festival se fait de plusieurs manières. Il y a d’une part, le choix des programmateurs de Bozar et d’autre part, le choix qui émane des partenaires du festival. Ils nous proposent des évènements et des artistes. C’est le cas de notre partenaire Erratum Fashion, une marque lancée par Siré Kaba. Elle a organisé le pop-up fashion mais aussi une projection des films avec la réalisatrice nigériane Amarachi Nwosu.
Pourquoi n’avez-vous pas (aussi) associer les hommes dans ce festival?
Les hommes n’ont pas été exclus dans ce festival(rires). Il y avait également la projection des films comme ‘Rumba Rules, New Genealogies’ de Sammy Baloji, David Bernatchez et Kiripi Katembo Siku (Tous des hommes). Mais le focus, cette année, a été sur les femmes car la création artistique féminine est de fois moins visible que celle des hommes. Ils nous semblaient intéressant de mettre l’accent sur elles.