Maître Pierre-Olivier Sur: «Vital kamerhe exercera toutes les voies de recours possibles au Congo, en Afrique et devant les Nations-Unies!»
A l’issue d’un procès anti-corruption retentissant, Vital Kamerhe a été condamné à 20 années de travaux forcés, en dehors des peines accessoires, dont l’interdiction d’accéder à tout mandat public, pendant les 10 années qui suivront la fin de sa peine de privation de liberté.
Son avocat français, Pierre-Olivier Sur, n’a tardé à réagir aussitôt après ce verdict ait été rendu par le Tribunal de Grande instance de la Gombe dans l’affaire de détournement des fonds destinés à l’exécution du programme de 100 jours dans son volet habitat.«Telle était l’issue fatale obligée d’une procédure expéditive diffusée en direct à la télévision sans que jamais ni lui, ni ses avocats, n’aient pu ni consulter le dossier, et à fortiori ni discuter les éléments de preuves rassemblés contre lui», a déclaré l’ancien bâtonnier au barreau de Paris en rescousse au collectif de la défense de Kamerhe.
Aussi a-t-il fait remarquer que la condamnation ne se fonde sur aucune pièce (instructions écrites données,ou flux bancaires exécutés), et se contredit en soutenant qu’il aurait pu détourner de l’argent public, alors qu’il n’était ni ordonateur, ni comptable de la dépense publique. «C’est pourquoi, a-t-il assuré, Vital Kamerhe exercera toutes les voies de recours possibles : au Congo, en Afrique, et devant les Nations Unies qu’il a d’ores et déjà saisies – car il a confiance : au sursaut de conscience des juges congolais d’appel, au recours des juridictions internationales africaines, et au contrôle de la communauté juridique internationale laquelle dépêchera des observateurs lors des suites de ce premier procès caricatural.»
L’avocat français fait savoir que son client s’en remet à l’opinion publique – à la population congolaise, aux hommes et aux femmes qui le soutiennent et à qui il jure son innocence – pour qu’elle dénonce un tel détournement de la justice a des fins politiques d’exclusion pure et simple des élections à venir dans les 30 prochaines années de la vie démocratique de la RDC.
« Enfin, au milieu du gué, de cette procédure dramatique,Vital kamerhe a une pensée pour le juge décédé au cours de l’audience dont les causes de la mort sont aussi contradictoires qu’incompréhensibles, ainsi qu’il résulte de la présentation qui en est faite par les autorités congolaises elles-mêmes », a rapporté l’ex-bâtonnier du barreau de Paris.