Dominique Mbog, l’incroyable itinéraire d’un enfant du ghetto de Douala devenu avocat à Anvers!
Parti d’un quartier pauvre de Douala (Cameroun), cet orphelin de seize ans atterrit à Anvers,affronte alors la solitude, pire le racisme, donc le rejet! Il en reçoit certes des coups, mais se relève à chaque fois pour devenir finalement avocat au barreau de cette ville belge! C’est dans un livre-choc qui porte bien son titre, «Du ghetto au barreau», paru aux éditions La Plume Royale (275pages), que Dominique Mbog raconte son incroyable itinéraire… Celui d’un véritable lion indomptable qui ne lâche rien malgré toutes les difficultés rencontrées! Entretien.
– Quelle a été l’idée première, votre principale motivation en écrivant ce livre autobiographique?
L’idée première, c’est d’amener tous ceux qui auront lu ce livre à comprendre qu’aucun obstacle n’est assez grand, voire puissant pour arrêter une personne déterminée à réaliser ses rêves. C’est de les rassurer pour qu’ils cessent de penser que leur condition actuelle marquée par des difficultés de tous genres les disqualifie de la course vers le succès! Aussi voulais-je rendre hommage à toutes les personnes qui m’ont soutenu tout au long de mon parcours, car sans le concours de chacune d’entre elles, je n’aurais pas pu réaliser mes rêves. Je tenais à leur exprimer toute ma gratitude, et ce livre me paraissait comme le canal idéal.
– Vous revenez de très loin, et votre vie n’a jamais été un long fleuve tranquille… Expliquez-nous cela!
Je suis né et j’ai grandi dans un des bidonvilles les plus pauvres de Douala, avec une jeunesse rarement scolarisée, et un taux de mortalité particulièrement élevé suite à la défaillance du système de santé. J’ai perdu mon père deux jours avant mon neuvième anniversaire, ainsi que ma mère six ans plus tard…Tout en gardant les valeurs chrétiennes héritées de mes parents, j’ai vécu dans ce milieu où la criminalité et la prostitution tournaient à plein régime, sans sombrer dans les excès!
En sortant de ce ghetto, j’avais ainsi pris l’engagement de tout mettre en œuvre pour ne plus jamais être contraint d’y retourner sans améliorer ma condition sociale!J’ai au départ considéré ma vie de misérable comme un match-aller, et qu’il fallait travailler dur pour remporter le match-retour…
Aujourd’hui, je suis avocat, marié et père de deux enfants. En tant que motivateur, j’aide les personnes qui le désirent, à découvrir leur véritable potentiel pour ensuite le développer et le mettre au service du plus grand nombre!
– D’où le titre de votre livre, «Du ghetto au barreau»…
C’est cette jolie formule qui sort de la bouche de mon pasteur, aussitôt après que j’aie fini d’évoquer mon parcours, de Douala à Anvers, à l’occasion de mon baptême à l’église en 2013… Je me suis alors dit que je tenais là le titre du livre que j’écrirai plus tard pour partager mon expérience personnelle! Et c’est d’ailleurs ce pasteur qui a signé la préface de mon livre…
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– Comment vous retrouvez-vous en Belgique? Et comment faites-vous face aux réalités de cette terre étrangère, loin de votre environnement naturel?
Je suis arrivé en 1997, en Belgique grâce au soutien financier d’un de mes frères qui avait arrêté les études pour travailler. C’est lui qui m’a acheté le billet d’avion… Une fois en Belgique, on m’a finalement orienté vers un centre d’accueil à Kapellen à Anvers.
J’étais tellement heureux de retrouver l’espoir d’une vie meilleure que je ne faisais pas attention au racisme et à la discrimination. J’étais en fait préparé, à partir du Cameroun, à faire face à l’adversité, à la malveillance si bien que cela n’affectait aucunement mon moral! J’apprenais en revanche à apprécier les petites choses de la vie, ce qui me rendait joyeux, positif! J’avais après tout un match-retour à livrer (rires), et c’est ce qui comptait à mes yeux. Je ne comptais sur personne pour gagner ce match. Toute aide extérieure était la bienvenue, mais la personne qui devait bosser dur, c’était bien moi. Ce système de pensée m’a permis de rester focalisé sur le développement de mes connaissances tout en me révélant un excellent gestionnaire des ressources financières que j’avais.
Tout cela m’a permis de réussir dans mes études à l’Athénée Royale d’Anvers, à l’Université, et d’être financièrement indépendant. J’avais choisi de vivre uniquement pour l’essentiel.
– Qu’est-ce que vous avez envie de dire aujourd’hui à tous ceux qui abandonnent trop tôt, une fois que les premières difficultés surgissent?
J’aimerais leur dire simplement que lorsqu’une personne sème les graines dans une terre, la terre ne regarde pas la condition de la personne pour produire le fruit qui correspond à la semence. Peu importe leur condition actuelle, s’ils font preuve de discipline, de persévérance et de travail acharné, ils finiront par obtenir ce qu’ils désirent! Rien ni personne ne pourra les stopper.