Quand Angélique Kidjo célèbre l’Afrique autrement : les coulisses des CAF Awards (Interview)

Angélique Kidjo s’impose comme une figure majeure de la culture africaine, alliant puissance artistique et engagement pour l’éducation, l’égalité et la jeunesse.

Son parcours inspire bien au-delà de la scène musicale. Aujourd’hui, elle nous raconte son expérience en tant que maîtresse de cérémonie des CAF Awards 2025.

Angélique Kidjo, maîtresse de cérémonie des CAF Awards. Cela faisait-il partie de votre plan de carrière, et qu’avez-vous ressenti ?

Angélique Kidjo : Honnêtement, je ne trace jamais tout à l’avance. Je reste ouverte à ce qui arrive. Je crois que parfois, il faut simplement suivre le moment : quand tout s’aligne, des choses inattendues naissent. Présenter la cérémonie fait partie de ces belles opportunités, à la croisée de ma passion pour le sport et de mon engagement pour l’Afrique. C’était vraiment un immense honneur, une expérience de plus qui compte énormément pour moi.

Quelle a été votre réaction lorsque l’on vous a proposé de présenter les CAF Awards ?

J’ai d’abord vérifié mon calendrier pour m’assurer de pouvoir être présente. Une fois que j’ai vu que c’était possible, j’ai pensé : pourquoi pas ? C’était une occasion unique de célébrer le football africain, de mettre en lumière les talents de notre continent et de rappeler que nos joueurs brillent aux quatre coins du monde. Mon rêve est de voir ces joueurs représenter leurs pays et remporter des compétitions internationales.

Je crois profondément que l’Afrique peut atteindre des sommets et que le football est un moyen de célébrer notre identité, notre énergie et notre excellence.

Comment l’environnement sportif de votre famille a-t-il influencé votre lien au football ?

En effet, j’ai grandi en jouant au football avec mes frères. Nous étions encouragés à expérimenter toutes sortes d’activités physiques. Mon père nous disait toujours : « Il n’y a pas de genre dans cette maison. Si vous voulez faire quelque chose, faites-le. » Cette philosophie a profondément marqué ma vision du sport et de la vie.

Pour moi, le football n’a jamais été seulement un jeu, c’était une manière de partager des moments avec ma famille, de développer ma discipline et de canaliser mon énergie. Même avec l’asthme dont je souffrais, mes parents m’ont toujours poussée à bouger, à courir, à nager, à faire de l’athlétisme.

Tout ce que mes frères faisaient, je le faisais aussi, sans aucune limite. Aujourd’hui, être ici pour présenter les CAF Awards me ramène directement à ces souvenirs d’enfance et me remplit de nostalgie et de fierté.

Qu’est-ce qui est le plus difficile selon vous : présenter les CAF Awards ou chanter devant des milliers de personnes ?

Ce sont deux expériences complètement différentes. Quand on chante, on est dans la musique : on maîtrise le rythme, la mélodie, la technique vocale. Parler au public, c’est une autre discipline : il faut être clair, précis, et surtout connecter avec les émotions des gens. Il faut transmettre un message, mais aussi capter l’attention et créer de la complicité. Heureusement, j’avais Oualass, un comique marocain, à mes côtés pour alléger l’ambiance. La scène devenait plus fluide et moins lourde à porter.

Qu’avez-vous découvert sur vous-même pendant les répétitions et les préparatifs ?

J’ai découvert ma capacité à m’adapter et à être souple. Dans tous les métiers, il faut être curieux, humble et accepter que l’on vous montre d’autres façons de faire. Je continue à apprendre chaque jour et je pars du principe que tant que l’on vit, on apprend. Je ne suis jamais dans la certitude ; tout peut arriver.

Qu’aimeriez-vous inspirer chez les jeunes africains grâce à votre rôle ?

Je veux montrer que le football est plus qu’un jeu ou un moyen de gagner de l’argent. C’est un outil pour rester en forme, apprendre la discipline, créer du lien et se construire des rêves. Le sport renforce la santé physique et mentale, et j’espère que les jeunes comprendront l’importance de s’engager, de travailler dur et de croire en leur potentiel. Le football est une véritable école de vie. Chaque geste sur le terrain enseigne le courage et la persévérance.

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