La famille Nangaa accusée d’avoir pris en otage le secteur minier dans le Haut-Uelé

Corneille Nangaa, l'ancien président de la commission électorale nationale indépendante de la RDC, devenu rebelle et coordonnateur de l'AFC-M23

 

Au cours d’une émission télévisée d’une chaîne locale, le directeur du service d’assistance et d’encadrement de l’exploitation minière artisanale et à petite échelle (SAEMAPE), Jean-Paul Kapongo a accusé le coordonnateur de l’AFC-M23, Corneille Nangaa et sa famille de malversations financières et d’acquisition frauduleuses de propriétés minières.

 

Des révélations choquantes ont été mises au grand jour par le DG Kapongo qui n’avait pas hésité de qualifié l’ancien président de la commission électorale nationale indépendante (CENI) de « rebelle sanguinaire » en l’interpellant sur la provenance des droits miniers qu’il détient dans la province.

 

« Revenant sur la réclamation des carrés miniers par le rebelle sanguinaire Corneille Nangaa, nous lui demandons : les avez-vous achetés où? », a-t-il lâché. Une façon de lancer un défi à celui qui a pris des armes sous prétexte de confiscation de son carré minier par le président de la République, Félix Tshisekedi.

 

En outre, M.Kapongo a dit avoir découvert un système de fraude et de corruption qui aurait été mis en place par Christophe Nangaa, le frère du coordonnateur de l’AFC-M23, à l’époque où il était gouverneur du Haut-Uelé.

 

« Il y a un an, je suis parti dans la province faire l’état des lieux de mon secteur. A la fin de ma mission, j’ai constaté que tout le Haut-Uelé et particulièrement Ituri et Polepole, était géré par la famille Nangaa, dont le père est un chef coutumier. Sur place, son frère Christophe Nangaa, alors gouverneur de province m’a appelé à minuit. Nous nous sommes rencontrés le lendemain matin, il m’a remis 20.000 dollars américains, visiblement à titre de pot-de-vin. J’ai utilisé cet argent pour payer publiquement les membres de ma délégation, en présence du conseiller du Vice-premier ministre de l’économie, car c’était une mission mixte. Il était clair que tout le Haut-Uelé était sous le contrôle de la famille Nangaa. », a-t-il fait savoir.

 

Puis d’affirmer que « Corneille Nangaa prélevait illégalement 10.000 dollars américains auprès de chaque coopérative minière, à travers un certain Bahati, qui avait une jeep et des militaires pour sa sécurité. Ce dernier était chargé de collecter auprès de chaque coopérative cet argent qui demeurait non traçable, alors que c’est le SAEMAPE qui a la responsabilité de gérer le guichet unique pour tracer et récupérer les 60% prévus par le code minier.

 

Au regard de tout ceci, des observateurs de la scène politique congolaise sont amenés à conclure que Corneille Nangaa n’a pas pris les armes pour des raisons patriotiques mais seulement pour les motivations personnelles relatives aux ressources minières.

Arnaud Kabeya 

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