Coup d’État à Bissau : le président Embaló arrêté, le pays placé sous contrôle militaire

Des officiers militaires ont annoncé la formation d'un « haut commandement militaire pour le rétablissement de l'ordre » qui restera en fonction jusqu'à nouvel ordre. Photo : Patrick Meinhardt/AFP/Getty.

 

 

Trois jours après la présidentielle, des militaires ont arrêté le chef de l’État, suspendu le processus électoral et fermé les frontières. Deux opposants ont également été interpellés, plongeant la Guinée-Bissau dans une nouvelle crise politique.

 

Un « Haut commandement militaire pour la restauration de la sécurité nationale et de l’ordre public » a déclaré, mercredi 26 novembre, avoir renversé le président Umaro Sissoco Embaló et pris le « contrôle total » de la Guinée-Bissau. 

 

L’annonce, diffusée depuis le siège de l’état-major à Bissau par le brigadier-général Denis N’Canha, s’accompagne de plusieurs mesures immédiates : suspension du processus électoral, gel des activités institutionnelles, couvre-feu et fermeture des frontières terrestres et aériennes. 

Un pouvoir renversé sans violences revendiquées

 

Plus tôt dans la journée, le président Umaro Sissoco Embaló avait confirmé à JA qu’il était en train d’être arrêté. Selon lui, des hommes en uniforme ont fait irruption au palais présidentiel vers midi, alors qu’il se trouvait dans son bureau.

 

Le chef d’état-major général des armées, le général Biague Na Ntan, le vice-chef d’état-major, le général Mamadou Touré, ainsi que le ministre de l’Intérieur, Botché Candé, ont été appréhendés au même moment. D’après son récit, tous seraient actuellement détenus dans les locaux de l’état-major des armées, où les putschistes ont installé leur centre de commandement.

Le président Embaló assure n’avoir subi aucune violence lors de son arrestation, qu’il qualifie de « coup d’État ». Par contre, il affirme que l’opération a été dirigée par le chef d’état-major de l’armée de terre. Des hommes en treillis auraient aussi sécurisé l’axe principal menant à la présidence.

Deux camps qui revendiquent la victoire

 

La présidentielle du 23 novembre s’est déroulé sans incident majeur. Le chef de l’État sortant, Embaló, a immédiatement revendiqué la victoire, avançant un score de 65 % selon son propre comptage.

Les résultats officiels, attendus ce jeudi, n’ont toutefois toujours pas été publiés. Dans ce climat d’incertitude, le camp d’Embaló comme celui de son principal rival, Fernando Dias da Costa, affirment chacun avoir remporté le scrutin, alimentant la confusion autour de l’issue réelle du vote.

Ainsi, le pays retient son souffle, dans l’attente du prochain geste du [pouvoir militaire.]

Glodie Mungaba /  MM2

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