Sous fond de tensions, Paul Biya réélu avec 53,66% des voix
Les partisans du candidat malheureux Issa Tchiroma, barricadent les routes à Yaoundé, après la proclamation des résultats (AFP)
Un huitième mandat présidentiel pour le candidat du Rassemblement démocratique du peuple camerounais (RDPC) Paul Biya. Selon des sources fiables, les contestations, vite réprimées, ont été enregistrées dans certaines villes du pays.
Selon les résultats officiels proclamés par le Conseil constitutionnel, le lundi 27 octobre 2025, Paul Biya, 92 ans, a été réélu président de la République, avec 53,66% pour un huitième mandat de sept ans.

Son principal challenger, Issa Tchiroma Bakary qui revendiquait la victoire, est arrivé deuxième, avec 35,19%. D’ailleurs, il avait déjà appelé ses partisans à réclamer leurs votes.
La proclamation de ces résultats a, tout de suite, lieu à des foyers de manifestations dans quelques villes du pays, entre autres, à Douala, Yaoundé, Garoua, etc. Déjà la veille du prononcé du verdict, quatre personnes ont été tuées à Douala dans les tensions entourant l’élection présidentielle du 12 octobre 2025, à en croire l’AFP.
Dans ce contexte de tensions, trois grands soutiens de l’opposant ont été interpellés précédemment, selon l’Union pour le changement 2025, plateforme qui avait porté la candidature de Issa Tchiroma Bakary. Il s’agit du président du Mouvement africain pour la nouvelle indépendance et la démocratie (Manidem) Anicet Ekane, de leaders de l’opposition Djeukam Tchameni et le professeur Aba’a Oyono. Pendant ce temps, le candidat malheureux, selon des sources sûres, est toujours perclus dans sa résidence à Garoua.
Pour mémoire, Paul-Barthélemy Biya’a bi Mvondo est le deuxième chef d’état à diriger le Cameroun depuis son indépendance en 1960. Succédant ainsi à Mamadou Ahidjo, ce natif de Meyomessala, au sud du pays, a gouverné durant 4 décennies, grâce à une démocratie « apaisée » et depuis face, depuis, 2016, à un conflit séparatiste dans les deux régions anglophones.
Arnaud Kabeya
