Rencontre discrète entre le ministre belge Maxime Prévot et son homologue rwandais à l’initiative du Qatar
Une rencontre discrète entre Maxime Prévot et Olivier Nduhungirehe.
Une rencontre secrète, mais diplomatiquement significative, a eu lieu il y a quelques mois entre Maxime Prévot, ministre belge des Affaires étrangères et son homologue rwandais Olivier Nduhungirehe.
L’échange, tenu à l’initiative du Qatar, a été confirmé ce mercredi par le chef de la diplomatie belge, M. Prévot lors de son passage en commission des Relations extérieures de la Chambre.
Cette réunion survient dans un contexte de fortes tensions entre Kigali et Bruxelles. En mars dernier, le Rwanda a rompu ses relations diplomatiques avec la Belgique, accusant cette dernière de « tentatives lamentables de maintenir ses illusions néocoloniales » et de prendre fait et cause pour la République démocratique du Congo (RDC) dans le conflit armé qui ravage l’Est du pays. Une décision que la Belgique a regrettée, tout en soulignant sa volonté de rétablir un dialogue, mais sans précipitation.
Une reprise des relations en vue ? Pas encore, selon Prévot
Interrogé sur une éventuelle normalisation des relations entre les deux pays, Maxime Prévot a tempéré les attentes : « Les choses ne sont clairement pas mûres », a-t-il affirmé, tout en rappelant que la réouverture d’un canal diplomatique restait un objectif à long terme pour Bruxelles.
« Ce serait idiot que je me sabote moi-même ainsi que la Belgique. Je préfère aller au contact plutôt que de m’égosiller dans un coin », a-t-il ajouté, soulignant l’importance d’un engagement mesuré, mais ferme.
En attendant une éventuelle détente, la Belgique a confié la défense de ses intérêts diplomatiques au Rwanda aux Pays-Bas, dans le cadre d’un accord de représentation. L’assistance consulaire, elle, est assurée par l’ambassade belge à Nairobi, au Kenya.
Prochaine étape : Kigali en novembre
Le ministre belge se rendra à Kigali fin novembre pour participer à la conférence ministérielle de la Francophonie. Aucune rencontre bilatérale n’est à l’agenda, mais Maxime Prévot n’exclut pas des échanges informels en marge de l’événement. « On verra si les conditions sont réunies », a-t-il confié.
La question congolaise, point de friction majeur
Le dossier congolais demeure au cœur des tensions diplomatiques. Le conflit dans l’Est de la RDC exacerbe les différends entre Bruxelles et Kigali. Pour Maxime Prévot, la situation sur le terrain est « encore plus problématique qu’il y a quelques mois ». Il dénonce par ailleurs des « campagnes de désinformation orchestrées par le Rwanda contre la Belgique », qu’il estime toujours actives.
Malgré un contexte régional instable et des relations gelées, la Belgique semble miser sur une diplomatie patiente, en espérant que le dialogue finira par prévaloir sur l’animosité.
La Rédaction / MM2
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