Conseil de sécurité de l’ONU: la RDC de retour avec ambition

Félix Tshisekedi, ce mardi, à la tribune des Nations unies.

 

Élue avec 183 voix sur 187, la République démocratique du Congo fait son grand retour au Conseil de sécurité des Nations unies en tant que membre non permanent pour la période 2026–2027, après plus de 30 ans d’absence.

 

À la tribune de la 80e Assemblée générale de l’ONU, le président Félix Tshisekedi a présenté les priorités de ce mandat : paix, sécurité, prévention et résolution des conflits.

 

« Notre participation sera résolument constructive et holistique », a-t-il affirmé, exprimant la gratitude de la RDC envers les États membres pour leur confiance. Kinshasa entend également jouer un rôle actif dans la mise en œuvre du Nouvel agenda pour la paix, notamment à travers une réforme ambitieuse des opérations de maintien et de consolidation de la paix.

 

Une réforme du système de sécurité mondiale

 

Félix Tshisekedi a réitéré son soutien à la position commune africaine sur la réforme du Conseil de sécurité. Il a plaidé pour l’octroi à l’Afrique de deux sièges supplémentaires de membres non permanents et de deux sièges de membres permanents dotés des mêmes prérogatives que les actuels, y compris le droit de veto.

 

« Forte de ses 54 États et de plus de 1,2 milliard d’habitants, l’Afrique ne saurait demeurer en marge des décisions qui engagent la paix et la sécurité internationale », a-t-il déclaré, appelant à une réforme inclusive et équitable de l’organe exécutif de l’ONU.

 

La gouvernance des ressources naturelles en ligne de mire 

 

Autre axe fort du mandat congolais : la lutte contre l’exploitation illégale des ressources naturelles, identifiée comme un moteur central des conflits prolongés dans la région. Le président congolais souhaite inscrire au débat onusien la gouvernance exemplaire des minerais stratégiques, fondée sur la souveraineté économique, le développement durable et le bien-être des populations.

 

Félix Tshisekedi a appelé à une harmonisation des mécanismes de traçabilité de la mine au consommateur, à une coopération renforcée entre autorités douanières, judiciaires et financières, ainsi qu’à l’application de sanctions ciblées contre les trafiquants et réseaux de corruption.

 

À l’échelle internationale, il a exhorté la communauté des Nations à rompre les liens toxiques entre rente minière et financement des groupes armés, insistant sur la nécessité d’outils de contrôle transparents et indépendants.

 

Le président Félix Tshisekedi, son épouse et la délégation congolaise à l’ONU.

 

Un retour symbolique sur la scène internationale

 

Cette élection au Conseil de sécurité marque un tournant pour la RDC, déjà désignée vice-présidente de la 80ᵉ session de l’Assemblée générale. Une double reconnaissance diplomatique que Félix Tshisekedi entend transformer en levier d’action : « L’expérience de la RDC dans la gestion des crises régionales est un atout pour contribuer à une paix durable. »

 

Avec ce mandat, Kinshasa ambitionne de faire entendre la voix d’un continent en quête de justice, de sécurité et de respect dans l’architecture de la gouvernance mondiale.

 

La Rédaction / MM2

 

 

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