À l’ONU, Félix Tshisekedi exige la vérité et la justice pour le «génocide congolais»

Félix Tshisekedi à l'ONU.

Le président de la République démocratique du Congo (RDC), Félix Tshisekedi a livré mardi 23 septembre un discours solennel et sans détours depuis la tribune des Nations unies.

Dressant un constat alarmant de la situation sécuritaire dans l’est de son pays, le chef de l’État congolais a exigé que la communauté internationale reconnaisse « la vérité sur le génocide congolais ».

 

« Tous les marqueurs d’un génocide sont réunis en République démocratique du Congo », a déclaré Félix Tshisekedi, dénonçant une guerre devenue, selon lui, « une entreprise prédatrice » visant à « piller nos ressources, effacer notre mémoire collective et détruire nos communautés ». Il a nommément accusé l’armée rwandaise et les rebelles du M23-AFC de perpétrer des massacres de civils, malgré les résolutions du Conseil de sécurité.

 

« Nous n’attendrons pas »

 

Dans un ton grave et résolu, Félix Tshisekedi a prévenu : « Si le monde hésite encore à nommer notre douleur, nous n’attendrons pas. Nous en sommes les premiers témoins, nous en serons les premiers artisans de la justice. » Et d’ajouter : « Le Congo ne sollicite ni charité ni commisération. Il exige justice, vérité et dignité. »

 

Une voix congolaise au Conseil de sécurité

 

Le chef de l’État a également annoncé que la RDC siègera au Conseil de sécurité de l’ONU comme membre non permanent pour la période 2026–2027. Une avancée que Félix Tshisekedi considère comme un tournant stratégique : « Notre participation sera résolument constructive et holistique, autour de deux priorités : paix et sécurité, prévention et résolution des conflits. »

 

Kinshasa entend profiter de cette position pour influencer la réforme du système de sécurité collective, en contribuant activement au « Nouvel Agenda pour la paix ». Pour Félix Tshisekedi, la RDC, forte de son expérience dans la gestion des crises régionales, peut devenir un acteur de solutions à l’échelle internationale.

 

 

La délégation congolaise accompagnant Félix Tshisekedi, dont la ministre Thérèse Kayikwamba Wagner (Affaires étrangères, avec un stylo en main et le ministre Patrick Muyaya (Médias, avec un téléphone).

 

Jeunesse et développement au cœur du projet national

 

Clôturant son intervention sur une note tournée vers l’avenir, le président congolais a mis en avant la jeunesse, soulignant l’adoption récente d’une Politique nationale ambitieuse : « Mon gouvernement consacre l’engagement de l’État à faire de la participation pleine et entière des jeunes à la vie de la nation une priorité transversale. »

 

Enfin, Félix Tshisekedi a élargi son propos à la scène internationale, évoquant les conflits qui secouent Gaza, l’Ukraine, le Yémen, la Birmanie ou encore la Syrie, replaçant ainsi le drame congolais dans un contexte global de remise en cause du droit international. « La rhétorique guerrière regagne du terrain. Nous assistons, impuissants, au retour des vieux démons : agressions armées, guerres de prédation des ressources, conquêtes d’espaces vitaux », a-t-il alerté.

 

Avec ce discours offensif, Félix Tshisekedi a voulu faire entendre la voix d’un pays longtemps meurtri, désormais déterminé à peser dans les débats mondiaux non plus comme victime, mais comme acteur de justice et de paix.

 

La Rédaction / MM2

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