En Belgique, les demandeurs d’asile font face au durcissement des conditions d’accueil

Des migrants dans la rue en Belgique (photo d'illustration/source: amnesty.be)

 

À la suite aux textes des lois votés en début juillet 2025, une série des mesures limitant l’accès à l’hébergement et à la procédure d’asile a été mise en place pour les arrivants sur le sol belge.

 

Selon InfoMigrants.net, les deux textes qui sont entrés en vigueur le 4 août 2025, soutenus par l’extrême-droite parlementaire, contiennent une série de dispositions liées aux conditions d’accueil et de traitement des demandes d’asile.

 

La première est relative aux personnes ayant reçu une réponse positive à une demande de protection antérieure dans un autre pays de l’Union européenne (UE).

 

Celles-ci n’auront plus droit à l’enregistrement et à l’hébergement à leur arrivée en Belgique, notamment, dans les centres Fedasil ou Croix-Rouge. Elles seront, par conséquent, considérées comme étant en situation irrégulière et seront donc potentiellement ciblées par des obligations de quitter le territoire belge.

 

Dans cette optique, le gouvernement fédéral compte supprimer les places d’accueil pour toute personne qui passe par un demandeur mineur pour tenter d’obtenir l’asile, au cas où une demande en son nom avait déjà été rejeté. Cette demande pourrait toutefois aboutir si des éléments nouveaux aient été apportés à l’administration.

 

Fedasil, agence fédérale en charge l’hébergement (InfoMigrants)

 

Ces mesures limitent également le regroupement familial en relevant le seuil de revenu exigé, désormais, à 110% du salaire minimum, soit plus de 2300 Euros. Mais aussi l’âge minimum requis pour le regroupement fixé à 21 ans.

 

Sans-abrinisme et shopping d’asile

La deuxième mesure concerne toute personne qui aura reçu une décision définitive, positive ou négative. Cette personne verra sa demande d’asile considérée comme « non recevable ». Sa demande pourrait être traitée à travers un circuit différenciée et accélérée si de nouveaux éléments aient été ajoutés.

 

Ces dispositions sont vivement critiquées par des associations de protection des droits des migrants.

 

« Nous craignons une augmentation du sans-abrinisme », à réagi Thomas Willekens, chargé des missions au Refugee Council de Flandres, auprès de l’Agence Belga.

 

Selon lui, « même après avoir reçu une réponse positive dans un autre pays, il arrive souvent que les gens partent parce qu’on leur refusé un abri, parce qu’ils sont victimes de maltraitance ou parce qu’ils restent prisonniers de la pauvreté ».

 

Par ailleurs, selon la même source, « il y a quelques mois, Anneleen Bossuet, la ministre belge de l’asile et de l’intégration sociale, avait qualifié cette pratique à introduire des demandes dans plusieurs pays européens de « shopping de l’asile ». Et réaffirmé sa volonté de mettre en place « la politique migratoire la plus stricte que la Belgique ait connu ».

 

C’est le lieu de rappeler que depuis la prise des fonctions en février 2025, le gouvernement dirigé par le premier ministre nationaliste flamand Bart de Weber, a multiplié des mesures répressives. Il s’agit, entre autres, de la restriction à la citoyenneté belge, la suppression des structures d’accueil, y compris des centres pour les mineurs étrangers non accompagnés (MBA), réduction de l’accès des réfugiés aux aides sociales, etc.

 

                                           Arnaud Kabeya 

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