L’expert militaire belgo-congolais Jean-Jacques Wondo dénonce les conditions de sa détention en RDC

Jean-Jacques Wondo, expert militaire belge d’origine congolaise lors son procès à Kinshasa. © Belga - photo ACP.
Connu comme expert belgo-congolais en matières sécuritaires, Jean – Jacques Wondo a témoigné, cette semaine, de ses conditions de détention en République démocratique du Congo (RDC) devant le Parlement européen à Bruxelles.
L’expert belgo-congolais en questions sécuritaires a fait une description des conditions de sa détention en RDC, que lui-même qualifie « d’inhumaines ». Mais aussi d’une justice qu’il définit « d’instrumentalisée ». C’était, le mercredi 25 juin 2025, devant les députés européens.
Jean – Jacques Wondo a aussi déclaré avoir entendu de la bouche d’un geôlier, après la mort d’une personne dans les cellules souterraines, mal aérées et surnommées ‘Sommibord’ ou encore ‘Guantanamo survivor’ : « Ce sont des opposants en moins au président Tshisekedi. »
Privation des soins médicaux
L’ancien prisonnier a aussi livré des témoignages poignants ; notamment sur le décès du colonel Musukusuku, en juin 2024, suite à un manque volontaire de soins — tandis que son état de santé était alarmant. L’expert belgo-congolais l’a côtoyé dans l’une des cellules de la Demiap (Détection militaire des activités antipatrie).
Après son transfert à la prison militaire de Ndolo (Kinshasa), il a également rencontré un autre officier prisonnier de haut rang et en retraite : le lieutenant – général Sikatenda Shabani, décédé, le 3 juin 2025. Ce dernier, selon Wondo, était aussi privé de soins appropriés. « Je pouvais en être la prochaine victime » , a-t-il ajouté.
Surpopulation extrême
En outre, l’expert militaire a insisté sur une surpopulation extrême à la prison militaire de Ndolo. Selon lui, il existe 2.422 détenus à la place de 500, la capacité maximale. Il a également expliqué d’avoir été emprisonné avec 210 autres détenus dans un espace limité à 50 personnes.
Cadre à l’Administration générale des maisons de justice en Belgique, Wondo compte poursuivre son combat pour les droits humains. Ainsi, il appelle à une réforme en profondeur de la justice militaire congolaise.
Pour rappel, Jean – Jacques Wondo avait été condamné à mort en septembre 2024, à Kinshasa, pour sa prétendue implication dans la tentative de coup d’État du 19 mai 2024.
Le 4 février 2025, il est enfin libéré après avoir passé huit mois et demi en prison et a vite rejoint sa famille en Belgique.
Rédaction / GM / MM2