En RDC, l’annonce du retour de Joseph Kabila au pays diversement appréciée

L'ancien président de la RDC, Joseph Kabila en Afrique du Sud, 18 mars 2025 (Reuters).

 

Dans une correspondance publiée le mardi 8 avril 2025 par « Jeune Afrique », l’ancien président Joseph Kabila a annoncé son imminent retour en République démocratique du Congo (RDC) par la partie orientale. Une décision qui semble ne pas mettre tout le monde d’accord; car accusé par son successeur Félix Tshisekedi, d’être le véritable chef de la rébellion AFC/M23 soutenu par le Rwanda qui occupe deux grandes villes de l’Est.

 

D’après cette source, Joseph Kabila explique la raison de sa décision de revenir au pays, après six ans de silence et une année d’exil, en s’appuyant sur la situation sécuritaire et politique préoccupante que traverse la RDC.

Pourtant, il y a quelques mois, le président Félix Tshisekedi l’avait pointé d’être le vrai commanditaire de l’AFC-M23, mouvement qualifié de terroriste qui occupe les villes de Goma et Bukavu ainsi que plusieurs territoires à l’Est du pays, après avoir causé des milliers de morts.

Comme conséquence, l’annonce de son retour ne fait pas l’unanimité, bien que saluée par quelques partis politiques dont le PPRD ( Parti du peuple pour la reconstruction et la démocratie) et Ensemble pour la République de Moïse Katumbi.

« L’important aurait été que les gens soient contents. Il s’est soucié de revenir dans son pays. Quel que soit l’endroit, par où il va venir, ça devrait être la joie plutôt du régime qui le recherchait, peut-être à gauche ou à droite, qui ne savait pas où le rencontrer », a indiqué Ferdinand Kambere, Secrétaire permanent adjoint du PPRD, le parti de Joseph Kabila.

Du côté de l’Ensemble pour la République, le porte-parole Olivier Kamitatu, pense que son retour par Goma est un message clair pour la stabilité de la RDC.

« Le retour de Joseph Kabila par Goma, ville emblématique de notre souveraineté, porte un message clair : la résolution de la crise congolaise ne saurait se reposer uniquement sur des interventions extérieures. La clé de notre stabilité et de notre avenir réside au cœur de notre pays.

 

Ultime manœuvre désespérée 

 

Par contre, du côté de la majorité présidentielle, ce retour est perçu comme une confirmation de l’accusation portée contre lui par l’actuel président de la République, Félix Tshisekedi.

Pour le parti au pouvoir, « Joseph Kabila, conscient que par la voix des élections, il ne peut gagner même les municipales, vu tout le mal qu’il a fait contre les congolais, l’unique façon de revenir sur la scène politique était de tuer les congolais », s’est exprimé Augustin Kabuya, secrétaire général de l’UDPS (Union pour la démocratie et le progrès social).

Par ailleurs, pour d’autres observateurs avertis de la scène politique congolaise, le retour de l’ancien président par la partie Est du pays est une façon de « congoliser » cette occupation.

« Il est des retours politiques qui relèvent de l’honneur, du devoir ou de la grandeur. Celui de l’ancien président Joseph Kabila, ne coche aucune de ses cases. Kabila et Kagame sont les auteurs intellectuels de cette rébellion AFC-M23 qui a endeuillé nos populations du Nord et Sud-Kivu », a écrit un internaute.

Et un autre d’écrire : « Son retour via les zones occupées par les rebelles du M23 soutenu par le Rwanda, ressemble à une ultime manœuvre désespérée, non pas pour servir la nation, mais pour voler au secours d’un allié stratégique, un pouvoir rwandais accablé et isolé ».

Rappelons que depuis plus d’une année, certaines sources affirmaient que Joseph Kabila Kabange est sorti clandestinement de la RDC et se trouverait dans l’impossibilité de revenir légalement.

Wait and see!

                                             Arnaud Kabeya

 

 

 

About The Author