Crise sécuritaire : un émissaire de Trump reçu par Félix Tshisekedi à la Cité de l'Union africaine à Kinshasa

C’est le tour des États-Unis à s’intéresser de la crise sécuritaire persistante à l’Est de la République démocratique du Congo (RDC). Le dimanche 16 mars 2025, à la Cité de l’Union africaine, le Chef de l’État Félix-Antoine Tshisekedi a reçu en audience M. Ronny Jackson, membre du Congrès américain et envoyé spécial du président américain, Donald Trump.

Selon les services de la communication de la Présidence de République, les discussions ont gravité autour de la situation sécuritaire alarmante qui prévaut dans l’Est de la RDC, où les rebelles de l’AFC-M23 continuent de semer la terreur. Ce, après avoir occupé Goma et Bukavu, les capitales de deux provinces du Nord et Sud-Kivu.

Cette insécurité, couplée à une crise humanitaire accrue, met en péril la stabilité de la région et alimente les tensions diplomatiques entre la RDC et ses voisins, principalement, le Rwanda.

Face à la presse, l’émissaire américain a souligné l’importance de respecter la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC par toutes les parties impliquées dans ce conflit.

« Il faut que la souveraineté et l’intégrité territoriale de la RDC soient respectées de tous », a déclaré M. Ronny Jackson, insistant sur la nécessité de lever les obstacles entravant le retour à la paix.

Un engagement pour la paix et la stabilité

Par ailleurs, l’envoyé spécial à travers cet échange, a réaffirmé l’engagement de l’administration américaine en faveur de la stabilité de la RDC et de la région des Grands Lacs en rassurant que son pays mettra tout en œuvre pour contribuer à une solution durable, permettant de rétablir la paix et de protéger les populations civiles exposées aux violences.

« Nous allons travailler pour que tous les obstacles qui s’érigent sur le chemin de la paix soient ôtés afin que la paix revienne en RDC », a-t-il déclaré, laissant entendre que des initiatives diplomatiques et stratégiques pourraient être mises en place dans les prochains mois.

Il convient de noter qu’au-delà des questions sécuritaires, M. Jackson a aussi mis en avant la volonté des États-Unis d’accroître les investissements américains en RDC. À l’en croire, le potentiel économique du pays est immense, mais la persistance de l’instabilité freine l’arrivée de nouveaux capitaux étrangers.

« Nous voulons travailler pour que les entreprises américaines puissent venir investir et travailler en RDC. Et pour cela, nous devons nous rassurer qu’il y a un environnement de paix », a-t-il insisté.

Visiblement, les États-Unis manifestent un intérêt particulier pour les ressources stratégiques congolaises, notamment les minerais critiques comme le cobalt et le lithium, essentiels à l’industrie technologique et énergétique mondiale.

Rappelons que Ronny Jackson est un membre influent du Congrès américain. Il siège dans plusieurs commissions stratégiques, notamment celles de l’armement, du renseignement et des relations extérieures.

Son implication dans le dossier congolais témoigne de l’attention particulière que Washington accorde à l’évolution de la situation dans l’Est de la RDC. Néanmoins, le pays continue à lancer un appel à un soutien international accru pour mettre fin à l’agression dont elle est victime depuis plus de trois décennies afin de rétablir la paix sur l’ensemble de son territoire.

Arnaud Kabeya