Ève Bazaïba: « la RDC se présente comme la voix des sans voix, en prenant sa corde vocale à la biodiversité qui continue à souffrir! »

Par: Glodie Mungaba / MM2
La ville de Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC) abrite du 26 au 29 septembre 2023, la première réunion du Comité Consultatif sur la mobilisation des ressources en faveur de la Biodiversité.
«Les questions relatives à la biodiversité intéressent au plus haut niveau la RDC, car elle fait partie d’un groupe important de 17 pays méga-divers du monde.», souligne Ève Bazaïba à MM2, ministre congolais d’Etat en charge de l’Environnement et développement durable.
Dans son discours officielle, à l’occasion du lancement de ces travaux pour la Biodiversité, la numéro un de l’Environnement congolais a déclaré que cette rencontre est très importante:
« Ces moments permettent d’alimenter des réflexions devant amener à une harmonisation complète de la stratégie de mobilisation des ressources en faveur de la biodiversité.« , explique-t-elle.
La ministre a également insisté sur la mise sur pied d’une stratégie par excellence de mobilisation des ressources fondée sur la base d’un partenariat public-privé novateur. Ce partenariat facilitera le financement de la préservation et de la conservation de la biodiversité.
« La RDC a un potentiel énorme de plus de 11.000 espèces des plantes vasculaires, 1.085 espèces d’oiseaux, plus de 1.000 espèces des poissons et 421 espèces des mammifères, 352 espèces de reptiles et autres.», a affirmé la ministre.
Et de renchérir:
« Il s’agit ici d’impliquer les entreprises, les multinationales et autres pays qui utilisent les totems et symbole de la biodiversité dans sa protection à travers une contribution ou même obligatoire selon le cas. »
Un objectif commun
De son côté, le Secrétaire exécutif du Comité consultatif, David Cooper, a plaidé pour une compréhension des perspectives uniques et distinctes tout au long du processus.
Pour lui, il faut un partenariat Nord-Sud axé sur la création d’un objectif commun entre les pays développés et en voie de développement d’une part, et entre la société civile, les peuples autochtones et les communautés locales, les entreprises, les femmes, les jeunes ainsi que les autres parties prenantes d’autre part, à l’horizon de la tenue de la COP16 (Ndlr.15ᵉ session de la Conférence des parties à la convention cadre des Nations-Unies).

La RDC voix des sans voix
Pour sa part, la ministre Bazaïba a souligné qu’aujourd’hui la RDC se présente comme la voix des sans voix, en prenant sa corde vocale à la biodiversité qui a souffert, souffre, et continue de souffrir en silence.
« Il est temps de briser ce silence coupable, au risque d’être complice de l’érosion effrénée de la diversité biologique », a-t-elle précisé.
En réalité, le principe du Cadre mondial, adopté lors de la 15ᵉ session de la Conférence des parties à la convention cadre des Nations-Unies sur la diversité biologique (Cop15) tenue à Montréal au Canada, prévoit la restauration d’au moins 30% des écosystèmes terrestres et maritimes d’ici à 2030.
Mais aussi la création, sur demande de la RDC, d’une nouvelle branche de financement dédié à l’application de l’accord historique de Kunming-Montréal.
Le dite accord fixe vingt-trois objectifs qui constituent le nouveau plan d’action proposé aux États. Il s’agit de mettre fin au déclin alarmant de la biodiversité et de s’orienter vers une civilisation écologique et un monde de vie en harmonie avec la nature.