Nord-Kivu: retour au calme à Goma après une manifestation qui a fait près de 50 morts et 75 blessés!

 

La vie a repris son cours normal en ville de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu, ce jeudi 31 août, au lendemain d’une journée sous haute tension marquée par une manifestation de colère des adeptes de la secte mystico-religieuse Wazalendo.


Les activités ont tourné normalement ce jeudi dans la ville de Goma. Boutiques, magasins, marchés, banques, stations-services ont fonctionné. Toutefois, en dépit de cette reprise d’activités, la peur s’observe toujours dans le chef de la population de certains quartiers de la ville. Masika Gertrude, une habitante du quartier Ndosho s’est exprimée en ces termes: « « Nous remercions nos forces de l’ordre pour avoir instauré la tranquillité et la paix à Ndosho, où il nous a été impossible de sortir de nos maisons au cours de la journée d’hier », a confié Mme Masika Gertrude. 

Et d’ajouter avec beaucoup de joie: « 

« Aujourd’hui nous pouvons vaquer librement et paisiblement à nos occupations et ainsi commencer à préparer la rentrée scolaire de nos enfants ». 

Bilan des manifestations revu à la hausse


Alors que les autorités urbaines ont dressé un bilan de sept personnes tuées dont un agent de la police, de plusieurs autres blessées et de 158 arrestations, ce jeudi des sources locales et un rapport de l’armée congolaise affirment que le nombre de personnes abattues à l’issue de ces heurts est passé de sept à au moins quarante huit. Les blessés sont quant à eux estimés à 75.

La manifestation organisée par Wazalendo visait à exiger le départ de la Mission de l’organisation des nations unies pour la stabilisation au Congo (MONUSCO), mais également celui des militaires de la force de la communauté de l’Afrique de l’est (EAC) ainsi que tous les occidentaux y compris leurs organisations.

La société civile décrit le manque de professionalisme 

La société civile urbaine condamne vivement cette tragédie qui a causé morts d’hommes. Pour Mario Ngavo, membre de cette structure citoyenne, l’armée et la police n’ont pas agi avec professionnalisme.

De son côté, le gouverneur de province, le lieutenant général Constant Ndima, a dans un communiqué paru le même jour, appelé la population à garder son calme. Néanmoins, l’autorité provinciale met en garde contre toute manifestation de nature à troubler l’ordre public.

Depuis la résurgence en 2022 de la rébellion du M23, qui occupe certains territoires de la province du Nord-Kivu, les populations civiles se montrent de plus en plus hostiles envers les agents de la MONUSCO et les troupes de la force sous régionale de l’EAC. Elles les accusent de collaborer avec les insurgés plutôt que d’assurer leur protection.

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