Assassinat Chérubin Okende : Impatiente de l’aboutissement de l’enquête, la famille réclame son corps!
Par: la Rédaction / MM2
La famille du feu député National Chérubin Okende s’est rendue, mercredi 23 août 2023 au parquet de Kinshasa-Gombe pour s’imprégner de l’évolution de l’enquête. Elle a rencontré le procureur qui coordonne les enquêtes sur l’assassinat de son fils et réclamé son corps.
La famille de Chérubin Okende a fait cette demande à la suite de la lenteur qui plane autour des enquêtes après la découverte de son corps, le 13 juillet 2023, sur la route des Poids – Lourds. Cette artère de la capitale RD Congolaise est fortement fréquentée et située en plein centre – ville.
Tout au départ, la famille de l’illustre disparue était rassurée de l’arrivée d’experts sud-africains et belges aux côtés de ceux de l’ONU (ndlr. la mission Onusienne pour la paix).
Quelque temps après, elle s’impatiente et réagit via son avocat en ces termes: «Nous sommes venus avec toute la famille pour dire au procureur toute la désolation de constater qu’il n’y a rien qui avance », a confié à la Radio France Internationale l’avocat, Laurent Onyemba.
« Faire oublier de la mémoire collective cet assassinat crapuleux »
Pour la famille, derrière cette opacité se cacherait quelque chose dans le but de jouer au temps.
«Il y a eu pression sur la famille pour que cette autopsie soit réalisée. Quels sont donc les motifs qui justifient aujourd’hui cette opacité dans l’évolution du dossier ? La famille craint que cette obscurité serait dans le sens de jouer l’usure et le temps en vue de faire oublier de la mémoire collective cet assassinat crapuleux de l’honorable Chérubin Okende », a déclaré Laurent Onyemba.
Cet avocat a renchéri qu’au regard de ce flou, la famille a réclamé le corps pour les obsèques.
«Parce que nous commençons à penser que ces enquêtes vont être plombées et que la justice ne va jamais être rendue. Cela fait 43 jours. Ce qui nous reste de plus onéreux à la mémoire de Okende, c’est de l’enterrer », a-t-il insisté.
Plusieurs sources du parquet indiquent que l’enquête suit son cours normal: « Même si les experts n’ont pas déposé leurs rapports, les auditions se poursuivent et l’expertise technique continue».
Autopsie pratiquée en début Août
Après la découverte de son corps, une enquête a été amorcée par une équipe mixte afin de déterminer les causes et les présumés auteurs de l’assassinat de Chérubin Okende. Cela avait nécessité l’autopsie du corps qui a obtenu l’autorisation de la famille.
Le même Maître Onyemba avait annoncé à la RFI que le feu Chérubin Okende a été autopsié le 3 août, au crépuscule, à la morgue de l’hôpital du cinquantenaire.
« La délégation sud-africaine, l’expert belge, chargé des lieux de crime, les médecins légistes de la Monusco étaient présents à la morgue. On devait procéder d’abord à un examen de scanner. Autour de 18h15, on a procédé à l’autopsie. L’essentiel est fait ».
Et de conclure: « « Nous voulions quand même, déjà, à ce stade, déjà (savoir) quels ont été les mécanismes de cet assassinat. Aussi, nous assurer que la justice va devoir aller dans le sens de l’éclatement de la vérité. »
Ministre et député
Né en mai 1961 dans la province de Kindu (RDC), Chérubin Okende était ministre des Transports d’ à avant que son parti ‘Ensemble pour la République’, ne quitte la coalition du pouvoir ‘l’Union sacrée pour la nation (USN).
Fin orateur, dans ce parti présidé par Moïse Katumbi Chapwe, ancien gouverneur de l’ex – Katanga et candidat annoncé pour la présidentielle de décembre 2023, il occupait le poste de porte – parole.
Docteur en droit public de l’Université de Kinshasa et diplômé en mathématiques et statistiques de gestion de l’Université de Lubumbashi, il avait participé au dialogue Congolais de Sun City et de Prétoria (2001–2003), en qualité de vice–président national de la société civile du Congo (SOCICO).
En 2003, il entre en politique active et est élu Député National. Par la suite, il crée son propre parti politique, le Front Social des Indépendants Républicains (FSIR), dont il fut le Président et intègre avec FSIR « Ensemble pour la République », jusqu’à sa mort.
Administrateur
Pour rappel, Chérubin Okende a également eu une longue carrière au sein de l’Office Congolais de Contrôle (SATOZAC/OCC) entre 1989 et 2019.
Il fut aussi nommé dans l’entre-temps administrateur dans plusieurs entités étatiques; notamment le Fond de Promotion de l’Industrie (FPI) et l’ancienne compagnie aérienne du pays: Les Lignes Aériennes Congolaises (LAC), Air – Zaïre à l’époque du président Joseph- Désiré Mobutu.