Présidentielle 2023: l’opposant Matata Ponyo signale ‘un règlement de compte’ contre lui!
L’ancien Premier ministre de la République démocratique du Congo, de 2012 à 2016, l’opposant Matata Ponyo Mapon a dénoncé, mercredi 21 juin 2023, une sorte de règlement de compte contre lui, visant à l’écarter de la présidentielle prévue en décembre prochain.
En novembre 2020, l’Inspection Générale des Finances (IGF) congolaise avait conclu que 205 millions de dollars, sur 285 millions décaissés par le Trésor public pour le parc agro-industriel de Bukanga-Lonzo, un projet-pilote à 250 km au sud-est de Kinshasa, avaient été détournés.
Matata Ponyo était mis en cause comme « l’auteur intellectuel » de ce détournement. Son procès était ouvert en mai 2021 devant la Cour constitutionnelle, jugeant en premier et dernier ressort. En novembre de la même année, la Cour s’était déclarée « incompétente » pour le juger.
Relance des poursuites judiciaires
Le sénateur Matata Ponyo a fait savoir, lors d’une conférence (mercredi 22 juin 2023), que le président du Sénat de son pays, Modeste Bahati a accédé à une demande du procureur près la Cour constitutionnelle en vue de lever à nouveau son immunité parlementaire et relancer les poursuites contre lui. Selon le procureur, il y aurait des éléments nouveaux dans ce dossier de Bukanga-Lonzo, a-t-il signifié.
Acharnement politique
Matata Ponyo a affirmé que ce «dossier n’est pas juridique mais politique». C’est un «acharnement politique», «un règlement de compte» pour avoir refusé d’adhérer à « l’union sacrée», la coalition politique de l’actuel président Félix Tshisekedi.
« Sur base de quoi la Cour constitutionnelle redevient-elle compétente pour me juger à nouveau? », s’est-il interrogé. Il a dénoncé «une sorte de gangstérisme qui s’installe au sein des hautes institutions de l’État pour éliminer certains candidats à la présidentielle de décembre, au profit du candidat au pouvoir ».
Une plainte de Matata contre Bahati
Le sénateur Matata Ponyo a, d’ailleurs le même jour, saisi la Cour de Cassation contre le président du Sénat, Modeste Bahati pour « atteinte aux droits garantis aux particuliers ».
« Ce qui choque et me pousse à vous adresser la présente plainte, c’est que les actions que pose l’honorable sénateur Modeste Bahati Lukwebo, président du Sénat, relèvent de la mauvaise foi, et visent à m’éliminer de la course présidentielle, étant donné qu’il est membre du présidium de l’Union Sacrée, et que lui-même s’était déjà prononcé ouvertement en faveur du candidat Félix Tshisekedi », a-t-il écrit dans sa plainte.
A son avis, le comportement du président du Sénat est «un acte arbitraire et attentatoire aux libertés et aux droits garantis » par la constitution et les lois de la République, et bien plus tombe sous le coup de l’article 180 du code pénal congolais Livre II.
La Rédaction / MM2