Burundi : dix ans de prison requis contre une journaliste
La journaliste et défenseuse des droits de l’homme, Floriane Irangabiye a été condamnée à 10 ans de prison, mardi 2 mai 2023 en appel, confirme son avocat.
Cette affaire suscite plusieurs inquiétudes quant à l’exercice de la presse et surtout en cette journée internationale de la liberté de la presse dans ce pays d’Afrique de l’Est.
En août 2022, Floriane Irangabiye avait été arrêtée et condamnée par le Tribunal de Grande Instance de Mukaza (Burundi) à 10 ans de prison avec une amende de 500 dollars. Elle avait fait appel de cette condamnation.
« Espionne »
Il est reproché à cette journaliste et défenseuse des droits de l’homme d’avoir porté atteinte à l’intégrité du territoire national. Au fait, Irangabiye est accusée d’être liée à des groupes armés et de servir d’«espionne» pour le compte du Rwanda où elle y résidait depuis 12 ans.
« Une honte pour le système judiciaire burundais »
Son avocat Eric Ntibandetse déplore cette décision et promet de faire à nouveau appel pour faire annuler ce verdict qu’il trouve « injuste ». De son côté, Armel Niyongere, président au Burundi de l’ONG de défense des droits de l’homme ACAT pense que cette décision est une « honte pour le système judiciaire burundais. »
Reprise de l’aide
Irangabiye a passé quelques jours dans les cachots des services de renseignements. Par après, elle a été conduite à la prison centrale de Mpimba à Bujumbura, avant d’être transférée dans la nuit du 3 octobre 2022 à la prison de Muyinga , au nord- est du Burundi. Cette nouvelle a été confirmée par le site burundais Iwacu.
Il sied de rappeler que le Burundi a été sanctionné par l’Union Européenne (UE) et les États-Unis (USA). Ceci, après une crise sanglante en 2015 sous la présidence de Pierre Nkurunziza. Mais depuis la prise du pouvoir en 2020 par Evariste Ndayishimiye, l’UE et l’USA ont repris leur aide en faveur du Burundi.
Dans le classement de Reporters sans Frontières (RSF), le Burundi occupe alors la 114 e place sur les 180 pays en matière de la liberté de la presse. En 2022, ce pays était à la 107e place.