Grands lacs : Le lac Tanganyika menacé par le réchauffement climatique!
L’Université libre de Bruxelles, flamande (VUB) et l’UC Louvain mettent en garde contre les conséquences du réchauffement climatique sur les écosystèmes fragiles de l’un des plus grands lacs d’Afrique, le lac Tanganyika.
Le contenu de leur étude a été rendu public ce mercredi. Elle démontre que dans les conditions d’un scénario pessimiste, la température de l’eau du lac Tanganyika pourrait augmenter de trois degrés Celsius d’ici la fin du siècle. Ce qui peut déséquilibrer l’écosystème et avoir un impact majeur sur les habitats locaux.
« C’est un constat très inquiétant », averti l’auteur principal de la recherche, Kevin Sterckx du Département d’hydrologie et d’ingénierie hydrauliguqe de la VUB.
Le lac Tanganyika s’étend sur 673 kilomètres du nord au sud et sur 50 kilomètres en moyenne d’est en ouest et chevauche les frontières terrestres entre le Burundi, la Tanzanie et la République démocratique du Congo. Ces deux derniers pays abritant respectivement 41 et 45 % du lac sur leur territoire.
Etude comparative
Kevin Sterckx fait aussi une comparaison entre les grands lacs des régions tropicales et ceux des régions tempérées.
« Les grands lacs des régions tropicales sont impuissants face à un tel scénario de réchauffement. C’est un peu différent dans le cas des grands lacs des régions tempérées, où il peut geler en hiver et où peut parfois se former une épaisse couche de glace sur la surface de l’eau », déclare-t-il.
« Si l’eau de la surface devient trop chaude, elle ne redescendra plus. Cette stagnation aura des conséquences considérables sur la présence des nutriments dans l’eau et, en fin de compte, sur l’ensemble de la chaîne alimentaire qu’abrite un lac de cette dimension », explique Wim Thierry, professeur également à la VUB.
Comptant près de 19 000 kilomètres cubes d’eau, le Tanganyika est le lac le plus profond d’Afrique et est le deuxième plus grand réservoir d’eau douce au monde après le lac Baïkal en Sibérie. À son point le plus bas, il atteint près d’un kilomètre et demi de profondeur et couvre une superficie de pas moins de 33 000 kilomètres carrés, soit environ l’équivalent de la Belgique.