Procès 100 jours: liberté provisoire de Vital Kamerhe sur fond de tollé général à Kinshasa!
L’ancien directeur de cabinet du Président de la RD Congo, Vital Kamerhe, a bénéficié, hier en fin d’après-midi, d’une décision de mise en liberté provisoire , a l’issue de l’audience en chambre de Conseil, tenue à la cour de cassation. Du coup, la toile s’est emballée entre explosion de joie et grincements de dents, au moment où les militants et sympathisants de l’Union pour la Démocratie et le Progrès social (UDPS), appelés communément « combattants », se sont résolus à brûler des pneus au croisement des avenues Bokassa – Kabambare (Commune de Kinshasa) en guise de protestations !
« La liberté provisoire accordée à Vital Kamerhe est conforme aux lois de la République », a aussitôt déclaré le president de l’Association Africaine de défense des Droits de l’homme (ASADHO), Jean-Claude Katende. Ce qui est loin d’être l’avis de son collègue de l’Association Congolaise pour l’Accès à la Justice (ACAJ), Georges Kapiamba: « En accordant la liberté provisoire à Vital Kamerhe, la Cour de cassation, pourtant saisie comme juridiction de contrôle de conformité de la décision d’appel à la loi, a créé un scandale judiciaire ! »
Un autre juriste, Claude Shomongo, témoin attentif de l’actualité politique en RD Congo, n’y va pas avec le dos de la cuillère…. « Cette libération, écrit-il sur son compte Facebook, est une gifle administrée au président de la Cour constitutionnelle, aux avocats de la République, et à tout l’appareil judiciaire! »
Quand le candidat malheureux à la présidentielle de décembre 2018, Noël Tshiani, réagit sur son compte Twitter, croyant plutôt à une rumeur, il déclare pour sa part: « Si Vital Kamerhe, sort de prison sans avoir purgé la peine conformément à la loi, alors la RDCongo est mal partie sous la présidence de Félix Tshisekedi. »
Sur fond d’indignation quasi populaire, à l’Est de la Rdcongo plus précisément à Bukavu, fief du président de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC), et à son siège de Kinshasa, la joie est plutôt à son comble…
Dix-neuf mois après son incarcération à la prison centrale de Makala pour détournement de fonds liés au programme 100 jours, précisément à l’achat et pose des maisons préfabriquées, Kamerhe recouvre enfin sa liberté, fût-elle provisoire, en versant une caution de 500 mille dollars américains. Il a été condamné au premier degré à 20 ans de travaux forcés, une peine réduite ensuite à 13 ans au second degré. Ses avocats ont plusieurs fois sollicité sa mise en liberté provisoire pour bénéficier de soins de santé adéquats, sans succès jusque-là.
LM – Image : Vital Kamerhe (Twitter).