Remplacé, le général John Numbi entre résistance et rébellion depuis sa ferme de Lubumbashi!
Écarté lors de la dernière mise en place opérée au sein des Forces Armées de la République Démocratique du Congo (FARDC) par le Président de la République, Félix Tshisekedi, le général Jonh Numbi refuse de regagner Kinshasa,pour la remise et reprise avec son successeur au poste de l’Inspecteur général de l’armée, le général Gabriel Amisi alias «Tango Four», préférant plutôt s’illustrer dans des déclarations selon lesquelles le Chef de l’État a été «induit en erreur par des jaloux.»
D’après plusieurs sources, John Numbi s’est en effet abstenu de prendre le même vol que le Premier ministre, alors en séjour à Lubumbashi, pour regagner ensemble la capitale congolaise. Bénéficiant du soutien de quelques notables du Haut-Katanga et des jeunes de sa communauté en excursion dans sa ferme, le général déchu s’est en revanche exprimé auprès de ces derniers en ces termes: «J’ai perdu un camarade, le général Delphin Kahimbi, il ne faudra pas qu’avec tout ce qui est en train de se passer, les gens pensent les Katangais sont des faibles. (…) Je ne suis pas un agneau. Je reste la sentinelle de la République et particulièrement des Katangais.» Aussi va-t-il rappeler le rôle qu’il a joué «dans la passation civilisée des pouvoirs entre Joseph Kabila et Félix Tshisekedi.
Ces propos destinés indirectement au Président de la République et commandant suprême des armées résonnent à la Présidence de la République comme un acte pur et simple d’insubordination, voire de rébellion! Ainsi, John Numbi serait mis à la disposition de l’auditorat militaire, d’après certaines indiscrétions. C’est en effet, pour la toute première fois, qu’un haut officier de l’armée nationale défie aussi ouvertement le Chef de l’État suite à sa mise à l’écart. Laquelle est du reste saluée par Washington qui a placé ledit général sous le coup des sanctions américaines pour avoir empêché le bon déroulement du processus électoral au Congo.
Ce qu’il convient d’appeler désormais l’affaire John Numbi intervient au moment où les FARDC sont de nouveau aux prises avec la rébellion du M23 aux alentours de Rutshuru, province du Nord-Kivu, dans l’Est congolais.
Érick WEMBAKUNGU