Justice: Le fils Yanyi va droit au but: «Cher Papa, tu te battais contre un ennemi invisible, la mafia, …»
Le désormais célèbre juge Raphaël Yanyi repose à la Nécropole «Entre Ciel et Terre» dans la périphérie Est de la ville de Kinshasa. Une inhumation précédée, quelques heures plutôt, par une cérémonie d’adieu organisée hier lundi 20 juillet, à l’esplanade du Palais de justice dans la commune de la Gombe. Plusieurs personnalités politiques y étaient présentes, y compris le Président de la République, Félix Tshisekedi, qui s’est incliné devant sa dépouille mortelle, et a déposé sa gerbe des fleurs.
Reportage : La presse présidentielle/RDCongo
Un autre moment qui a marqué cette cérémonie, c’est l’éloge funèbre émouvant prononcé par un des fils Yanyi, relançant la polémique autour cette mort mystérieuse. «Papa ne présentait aucun signe d’un malaise, a-t-il fait remarquer. Ta mort est un coup dur pour nous. Cher Papa, tu rends l’âme debout. Tu voulais que notre pays change. Tu te battais contre un ennemi invisible, la mafia, la corruption, le trafic d’influence. Tu laisses à la nation congolaise l’idée d’un juge intègre.» Des mots qui ont arraché quelques larmes dans l’assistance, composée des membres de sa famille, amis et connaissances, les représentants du pouvoir judiciaire venus rendre hommage à ce juge instructeur du procès 100 jours.
Admis chevalier dans l’ordre Héros Nationaux Kabila-Lumumba le 13 juillet dernier, Raphaël Yanyi a été, à titre posthume, décoré à titre posthume, lors d’une cérémonie solennelle officiée par le chancelier des ordres nationaux, et élevé au grade de premier président de la cour d’Appel.
Raphaël Yanyi est décédé dans les circonstances floues, dans la nuit du 26 au 27 mai 2020. D’abord, le commandant de la police de la ville de Kinshasa, le général Sylvano Kasongo, évoquera un arrêt cardiaque. Puis, après une première autopsie, des traces des substances chimiques dans l’organisme du défunt seront évoquées par les médecins légistes de l’hôpital du camp militaire, Lieutenant Kokolo. Du coup, il a été question de déterminer le degré de toxicité desdites substances… A la surprise générale, le ministre de la Justice de l’époque, Célestin Tunda communiquera les résultats d’une autopsie plus poussée: les substances chimiques précédemment évoquées n’ont jamais été fatales pour le juge, c’est plutôt un coup reçu sur sa nuque, qui serait à l’origine de son décès, en provoquant une hémorragie intracrânienne.
Thèse totalement rejetée par la famille du défunt qui va aussitôt exiger une autopsie internationale indépendante, rejoignant ainsi la position de l’Union pour la Nation Congolaise (UNC) dont le président, principal accusé dans le procès 100 jours, a été présenté à tort ou à raison, dans les réseaux sociaux, comme le commanditaire de l’empoisonnement du juge Yanyi. Pour tordre le cou à ces rumeurs, l’UNC a réclamé cette expertise comme dans le cas de l’affaire Chebeya.
Lungeny