Gabon: Aussitôt nommée Premier ministre, Rose Ossouka forme le gouvernement de la relance économique!
Première femme de l’histoire du Gabon à occuper les fonctions de Premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda, 56 ans, n’a pas tardé à former son gouvernement. Aussitôt nommée le jeudi 16 juillet, elle a rencontré le chef de l’État, Ali Bongo, le lendemain, pour une séance de travail ayant abouti à la formation d’un gouvernement de 33 membres (32 ministres+1 dont 4 d’Etat et 20 ministres et 8 délégués) dont 11 femmes.
Ce gouvernement aura comme objectif de lutter contre la pauvrété par la relance de l’économie «cassée» par la pandémie de la Covid-19. Mais aussi et surtout la préparer la prochaine présidentielle de 2023, à laquelle Ali Bongo, très affaibli après son accident vasculaire cérébral, ne pourrait pas prendre part.
Quelques proches et surprises
Parmi les personnalités nommées ministres, l’on compte des fidèles du président gabonais, Michaël Moussa Adamo, ambassadeur du Gabon aux États-Unis depuis 2009, prend le ministère de la Défense, alors qu’il était pressenti comme ministre des Affaires Etrangères. A ce poste, Ali Bongo a jugé bon de mettre Pacôme Moubelet Boubeya, ancien secrétaire général du gouvernement et ministre de l’Intérieur lors de l’élection présidentielle de 2016.
Parmi les grandes surprises, Guy Patrick Obiang Ndong qui a été promu ministre de la Santé. Ancien Sécrétaire de la Santé et porte-parole du comité de pilotage du plan de veille et de riposte(copil-coronavirus), il prend donc la place de Max Limoukou, longtemps critiqué pour sa gestion de la pandémie de la Covid-19. On note également le départ de Jean de Dieu Moukagni-Iwangou du ministère de l’Enseignement Supérieur et Recherche scientifique, dont il était le titulaire depuis 2018. Il est remplacé par Patrick Daouda Mouguiama.
Économiste de formation et diplômée en finances publiques, Rose Christiane Ossouka Raponga a surpris toute la classe politique, par sa nomination comme Premier ministre. Elle remplace Julien Nkoghe Bekalé qui dirigeait le gouvernement depuis janvier 2019. Certes première femme à la Primature, elle n’est cependant pas une illustre inconnue dans son pays. Elle a d’abord occupé le poste de Directrice de la Banque de l’Habitat du Gabon au début des années 2000. Puis, entre 2014 et 2019, elle a dirigé la mairie de Libreville, laissant à son départ une bonne impression avec un excédent de près de 27 milliards de francs CFA. Un record qui restera dans les annales l’Hôtel de ville. Elle a ensuite été ministre du Budjet lors du premier mandat d’Ali Bongo, avant de devenir, depuis février 2019, la deuxième femme ministre de la Défense, après Angélique Ngoma.
D’après un observateur averti de la scène politique gabonaise, Télesphore Ondo, «nombre d’éléments ont motivé le choix d’Ali Bongo sur Rose Ossouka, il y a d’abord son parcours personnel éloquent et la grande confiance dont elle bénéficie de lui!» Aussi n’exclut-il pas l’actuelle crise sanitaire: «Avec la crise économique et sociale liée à la pandémie de covid-19, sa qualité donc d’économiste, de bon gestionnaire et de femme également constitue un point non négligeable dans la perspective de la relance de l’économie du Gabon.»
M’gm