La coalition au pouvoir bat de l’aile!

Joseph Kabila saluant Félix Tshisekedi.

Les freins ont lâché entre les deux principaux partis politiques de la coalition au pouvoir en RD Congo, le Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) de l’ex-président de la République, Joseph Kabila, et de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS) de l’actuel chef de l’État, Félix Tshisekedi. A l’origine, les propositions de lois portant sur la réforme judiciaire.

Pendant deux jours , les partisans de l’UDPS ont manifesté violement dans la rue contre ces trois propositions des lois initiées par l’ex président de l’Assemblée nationale, Aubin Minaku, un proche de Joseph Kabila. Dans leur colère, ils ont pris pour cible les résidence et d’autres biens appartenant à certains cadres du PPRD. En réaction, le secrétaire permanent de ce parti , Emmanuel Shadary, a réaffirmé le soutien du PPRD à la démarche de Minaku.

Néhémie Mwilanya

Dauphin de Joseph Kabila à la présidentielle de 2018, Shadary a brandi la menace de mettre fin à la coalition entre leur regroupement politique, le Front Commun pour le Congo (FCC), et celui de Félix Tshisekedi, Cap pour le Changement (CACH). Dans le même registre, le coordonnateur du FCC, Néhémie Mwilanya, a fermement condamné les excès des manifestants de l’UDPS, qui ont pris en otage le siège de l’institution parlement, empêchant les députés de faire leur travail. «Face à cette dérive, le FCC donnera, promet-il, une réaction proportionnelle tant sur plan politique , judiciaire et parlementaire.»

Pour sa part , le Secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya, a fait savoir que son parti donnera un mot d’ordre pour barrer la route à ces propositions de lois qui visent selon lui à inféoder la justice. A l’en croire , la population a manifesté de manière spontanée contre les lois Minaku, sans mot d’ordre venant de son parti. Dans la soirée du mercredi après les manifestations, Félix Tshisekedi a semblé couper la poire en deux. Tout en reconnaissant le droit constitutionnel de manifester, le président de la République «a condamné avec véhémence» les violences contre les personnes et de leurs biens.

Les jours qui viennent, diront si les mots d’apaisement du fils de l’opposant historique suffiront à calmer les ultras de son parti, et ceux de son allié de l’alternance Joseph Kabila, lesquels se regardent désormais en chiens de faïence.

Érick WEMBAKUNGU

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