Félix Tshisekedi salue la lutte des pères de l’Indépendance, et celle de… l’État de droit aujourd’hui!
Le Chef de l’État congolais, Félix Tshisekedi, a, à l’occasion du soixantième anniversaire de l’accession de son pays à la souveraineté nationale, rendu un vibrant hommage aux pères de l’indépendance, élevant ainsi, soixante ans après, le tout premier Président de la République, Joseph Kasa-Vubu, au rang de Héros National. Aussi, par rapport à l’actualité la plus brûlante de ces deux dernières semaines, a-t-il exprimé clairement son opposition à toute réforme violant l’indépendance de la Justice.
Dans une allocution de quarante-cinq minutes, Félix Tshisekedi a retracé l’histoire mouvementée de la RDC, pour déboucher sur le constat malheureux de régression en soixante ans d’indépendance. «Alors que le revenu moyen par habitant était de 1000 dollars américains en 1960, il est estimé à 400 dollars américains aujourd’hui, en termes constants; le Congolais moyen a perdu 60% de sa richesse au cours des 60 dernières années», a déclaré le président de la République.
Autrefois , le Chef de l’Etat a relevé quelques progrès réalisés depuis son avènement à la tête du pays. Il a noté que, dans l’Est du pays, les groupes armés ont subi une forte pression, et enregistré de lourdes pertes.
En ce qui concerne la justice, le Président Felix Antoine Tshisekedi Tshilombo a loué l’action de la justice qui recouvre peu à peu son indépendance. « La justice est pour un État ce que le sang est pour le corps humain, a-t-il fait remarquer en recourant à cette métaphore. Voilà pourquoi j’estime que les réformes dans ce secteur doivent être dictées, non pas par le souci de s’assurer une protection d’une personne ou d’un groupe de personnes, mais plutôt par le souci d’apporter plus d’efficacité et d’efficience au fonctionnement de la Justice.
Du coup, le ton se veut ferme… «En considérant ces éléments, je n’accepterai sous aucun prétexte des réformes dans ce secteur qui, par leur nature et contenu, viendraient porter atteinte à des principes fondamentaux regissant la justice tels que prevus dans notre constitution. La lutte contre l’impunité, contre la corruption et les antivaleurs constituent les éléments centraux de la stratégie du Chef de l’État sans lesquels tout réel espoir de changement est impossible.» Toutefois, Félix Tshisekedi a formulé un voeu sur ce chapitre: «Je souhaite que l’expérience douloureuse révélée au cours du procès en rapport avec le programme des 100 jours tourne définitivement la page de la longue série de projets et programmes qui, à travers l’histoire, ont donné lieu à d’importants coulages des ressources publiques en toute impunité.» Il évoquera en passant le parc agro-industriel de Bukango Lonzo, un mort-né!
Le Chef de l’État a appelé le gouvernement à engager de réformes sur l’ensemble de la chaine de la dépense, afin que les ressources publiques soient désormais mieux préservées et mieux utilisées.
Sur la pandémie de la covid 19, le Président de la République a rappelé ses conséquences désastreuses sur l’économie nationale, tout en évoquant les voies et moyens pour faire face à cette situation inédite. Au sujet de la coalition avec le Front Commun pour le Congo (FCC) de son prédécesseur, Félix Tshisekedi a affirmé qu’il ménagera aucun effort pour s’assurer, via un dialogue interinstitutionnel régulier, pour qu’«aucune crise inutile ne puisse perturber la stabilité du pays, si importante pour son essor.»
Le président de la République a terminé par une perspective optimiste quant à l’avenir de la RDC.