Assemblée nationale: le bonus de 2000 dollars à chaque député soulève des vagues!

Le Palais du peuple de Kinshasa, siège de l'Assemblée nationale et du Sénat congolais

La lettre de la présidente de l’Assemblée nationale, Jeanine Mabunda, sollicitant auprès du Premier ministre, Sylvestre Ilunkamba, un bonus de 2000 dollars américains sur les émoluments des députés nationaux, a provoqué un tollé général dans l’opinion en République Démocratique du Congo (RDC).

Alors que le premier ministre a, quant à lui, instruit le vice-premier ministre de budget pour examiner cette requête, une pétition est lancée sur la Toile pour exprimer l’hostilité populaire à l’augmentation des émoluments des députés, du reste vécue comme «un scandale» par ces temps de récession due à la pandémie de covid-19, et dans un pays où le plus grand nombre vit avec moins d’un dollar par jour.

Pour se défendre, le bureau de l’Assemblée nationale affirme, par la voix de son rapporteur, que la demande pour l’augmentation des salaires de députés a été formulée bien avant cette pandémie. «Les députés ont droit à un salaire décent autant que les autres catégories socioprofessionnelles», assure le rapporteur de la chambre basse , Musau. Cependant, militant depuis peu pour la réduction du train de vie de l’État, deux députés, Delly Sesanga et Claudel Lubaya, s’opposent ouvertement à ce bonus de 2000 dollars.«Le peuple attend beaucoup de choses de nous!», rappelle Sesanga qui a déjà renoncé à ses emoluments du mois d’avril jusqu’en décembre, pour apporter sa contribution à la lutte contre le coronavirus.

En RDC, les institutions du pays consomment 70% du budget national, alors que leurs membres, administration comprise, ne représentent que moins de 1% de la population. En sollicitant la hausse des émoluments des députés, l’Assemblée nationale, la plus budgétivore de toutes les institutions, emboîte en fait le pas à la Présidence de la République dont le salaire du personnel politique et administratif a été triplé, à en croire son directeur de cabinet intervenant récemment lors du procès 100 jours.

Erick WEMBAKUNGU

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